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Dans les entreprises
Stappert : salariés attaqués pour faits de grève
Depuis le 18 septembre, cinq salariés de l’entreprise de distribution de tubes d’aciers spéciaux Stappert, à Soissons dans l’Aisne, ont été placés en mise à pied conservatoire.
Quatre jours après, ils étaient convoqués par la justice pour « abus de droit de grève ».
Il est reproché à ces salariés d’avoir bloqué l’entreprise, ce qui n’est pas le cas. Celle-ci compte 28 salariés sur le site, mais elle fait partie d’un groupe international, le groupe Jacquet. Une partie d’entre eux sont des commerciaux et les autres des magasiniers et employés. La grande majorité, onze sur quinze magasiniers, se sont mis en grève le 28 août. Ils ne supportaient plus les salaires, très proches du smic même avec de l’ancienneté, les conditions de travail et la façon dont l’entreprise tente de diviser les commerciaux et les ouvriers en accordant systématiquement des primes ou des augmentations de salaire différentes.
De plus, du fait des conditions de travail, les coupures ou les blessures plus ou moins graves ne sont pas rares.
Pendant trois semaines, la direction a refusé de recevoir les travailleurs en grève. Le 15 septembre, n’étant plus que six, ils ont décidé de reprendre le travail, avec la promesse d’un rendez-vous avec la direction pour négocier sur les salaires. Ils n’étaient pas dupes du chantage mais, le lundi 18 septembre, ce qui les attendait n’était pas des propositions mais des mises à pied.
Dans l’attente du procès, les travailleurs accusés cherchent le soutien de la population et des militants locaux contre la direction de ce groupe, lui-même en pleine expansion grâce au rachat de nouvelles entreprises.