- Accueil
- Lutte ouvrière n°2878
- Renault – Douai : communication patronale, enfumage total
Dans les entreprises
Renault – Douai : communication patronale, enfumage total
À la reprise en septembre, l’usine était, paraît-il, « une nouvelle entreprise ». Renault Douai ElectriCity était devenu Ampere. Un courrier envoyé aux salariés leur souhaitait « la bienvenue dans leur nouvelle entreprise » !
Mais il n’y avait rien de neuf : les toits fuyaient toujours, comme l’ont révélé les premières pluies. Le modèle produit (la Mégane électrique, chère, très chère…) ne se vendait pas mieux et de nombreuses journées et semaines non travaillées étaient annoncées. Elles ne coûtent rien au groupe Renault, puisque l’État finance les salaires par le système de l’APLD (activité partielle de longue durée). Par contre, elles coûtent aux travailleurs : sur leurs compteurs temps et sur leurs congés, avec un jour de congé enlevé pour cinq jours non travaillés.
La nouvelle entreprise agit comme l’ancienne : aux Presses par exemple, un poste qui était assuré par trois travailleurs doit être tenu maintenant par un seul. C’est le changement dans la continuité…
Mais quelles sont les perspectives pour Ampere, selon la direction ? Les chefs ont expliqué aux équipes qu’Ampere, qui regroupera les usines de Douai, Maubeuge, Ruitz et des morceaux de quelques autres sites, devrait entrer en Bourse en février 2024 et tenter d’attirer le plus possible des milliards d’investissements car Ampere Electricity, « écosystème industriel d’excellence », devrait les séduire. Cependant, les mots ronflants seuls ne font pas venir les milliards, les capitalistes veulent être sûrs que l’investissement rapporte. Et pour l’instant, rien n’est sûr.
Sur l’emploi, les salaires et les conditions de travail, il n’y a rien dans la communication patronale. En attendant, le bla-bla est abondant : « L’ennemi, c’est la Chine », ont expliqué les chefs à leurs équipes, ajoutant : « Macron et l’Europe veulent rétablir une concurrence honnête en imposant des taxes sur les véhicules produits en Chine. C’est juste car l’État chinois subventionne trop ses entreprises. » Il n’y a pas un mot sur les nombreux cadeaux à Renault de l’État français, des régions, des collectivités locales, pas un mot non plus sur la Dacia Spring, véhicule électrique du groupe Renault qui est fabriqué… en Chine !
Usant du boniment habituel des directeurs d’usine, celui de Douai annonce qu’il « se bat pour que le futur Scénic électrique soit produit à Douai et pas à Maubeuge ». On devine ce que le directeur de l’usine de Maubeuge doit dire de son côté…
Nouvelle usine, paraît-il, mais toujours les vieilles méthodes pourries !