ArianeGroup – Saint-Médard-en-Jalles : en lutte pour les salaires !27/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2878.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArianeGroup – Saint-Médard-en-Jalles : en lutte pour les salaires !

Depuis plusieurs semaines, le mécontentement des travailleurs de la poudrerie de Saint-Médard-en-Jalles, en Gironde, propriété d’ArianeGroup, déborde au grand jour.

ArianeGroup, créé en 2015 par Airbus et Safran, regroupe leurs activités spatiales civiles et militaires. Il s’agissait alors d’accroître la compétitivité du secteur en le restructurant, c’est-à-dire en réduisant les effectifs. Le groupe a supprimé 2 400 emplois sur 9 000 en cinq ans, plus de 25 % des effectifs, en poussant les travailleurs vers la sortie, au moyen de ruptures conventionnelles collectives, de mutations forcées de secteurs entiers de la région parisienne vers Bordeaux et de pressions pour faire démissionner. S’y est ajouté le gel des salaires, avec souvent des augmentations générales proches de zéro.

C’est dans ce contexte de morosité et d’exaspération que le mécontentement a commencé à s’exprimer dans plusieurs secteurs de production. À la poudrerie de Saint-Médard, une soixantaine d’ouvriers débrayent régulièrement depuis juin pour réclamer 300 euros d’augmentation, la revalorisation de 25 % des primes pour l’horaire en 2x8 et de 40 % pour les 3x8, la régularisation de la perte de salaire subie et la restitution des congés volés lors de l’activité partielle imposée après la tempête de grêle de juin 2022.

Les ouvriers ont décidé de débrayer au meilleur moment, à savoir la veille du lancement d’un cycle de production de poudre. Ils ont ainsi débrayé tout le mois de juillet. Après la trêve estivale, la direction pensait que la colère était retombée mais, fin août, un débrayage « sauvage » l’a prise à contrepied. Furieuse, elle a tenté de monter les travailleurs des secteurs qui n’étaient pas en grève contre les grévistes, en disant qu’ils mettaient en péril l’avenir de la société. Mais les ouvriers grévistes ont pris soin d’aller discuter avec les collègues des secteurs voisins pour leur expliquer leur mouvement, gagnant leur solidarité.

Craignant que la contestation se propage comme une traînée de poudre sur les autres sites ArianeGroup de Gironde, au Haillan et à Issac, la direction y a développé la même propagande. La direction a en tête la grève spontanée des travailleurs du site de Crozon, près de Brest, en février et en mai, où quarante ouvriers s’étaient mis en grève totale pour une augmentation de salaire de 200 euros. La grève avait duré près de vingt jours. La direction les avait qualifiés d’irresponsables, au prétexte que la production de poudre était stratégique, pour isoler leur mouvement.

Après plusieurs années de bas salaires et d’exaspération, le mécontentement est général. La direction en a conscience, c’est pourquoi elle a voulu calmer le jeu avec une prime de 1 000 euros et un reliquat d’intéressement lui aussi de 1 000 euros. Mais touchés par la flambée des prix, les ouvriers de Saint-Médard ont eux aussi bien conscience que ces mesurettes ne règlent pas le problème. La direction, par son arrogance, a allumé la mèche de leur colère !

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