Carrefour – Aulnay-sous-Bois : profiteur et licencieur21/09/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/09/2877.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour – Aulnay-sous-Bois : profiteur et licencieur

Jeudi 14 septembre au matin, une soixantaine de salariés de l’hypermarché d’Aulnay-sous-Bois ont débrayé, à l’appel des syndicats CFDT et CGT. Ils s’opposent à la décision du PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, de céder le magasin à l’enseigne de discount Atacadão.

Enseigne spécialisée dans la vente en gros et qui s’implante en Europe, Atacadão n’est autre qu’une filiale brésilienne de… Carrefour.

Déjà en novembre 2021, les salariés d’Aulnay s’étaient mobilisés face à la décision des actionnaires de mettre le magasin en location-gérance. Cette mesure leur faisait perdre leurs 13e et 14e mois de salaire, leur prime d’ancienneté et la prime de vacances. Une grande partie des travailleurs voyaient ainsi leur revenu annuel tomber au niveau du smic. Ce crapuleux subterfuge garantit aux actionnaires l’augmentation des dividendes, car ils se trouvent dégagés des « frais de personnel » et dans une large mesure des investissements, tout en laissant la nouvelle enseigne ligotée à la centrale d’achat Carrefour.

Atacadão vend sur palette, d’où la suppression de tous les rayons de bouche : poissonnerie, boucherie, fruits et légumes, boulangerie-pâtisserie et de tout ce qui est vendu sans emballage, le rayon textile notamment. Derrière cette innovation commerciale, il y a la suppression de près de 100 des 375 postes de travail. L’avenir est aussi à la précarisation maximum d’une main-d’œuvre corvéable à merci, interchangeable du jour au lendemain.

Les propositions faites par la direction du magasin se limitent aux indemnités légales de licenciement ou au reclassement dans d’autres magasins du groupe, éloignés d’Aulnay-sous-Bois. Les salariés, en majorité des femmes, auront finalement réussi à obtenir, par leur débrayage, une prime supra-légale d’un demi-mois de salaire par année d’ancienneté en cas de départ.

Depuis plus d’un an, Carrefour est l’un des principaux artisans de l’inflation. En 2022, ce fleuron de la grande distribution a réalisé un bénéfice net de 1,35 milliard d’euros (+26 %). Comme le montre l’affaire d’Aulnay, Carrefour fait son beurre en ajoutant, à l’exploitation des travailleurs, ses combines pour les surexploiter.

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