Ils ont en effet de quoi se réjouir. Le cumul des budgets militaires connus sur la planète, en hausse continue depuis huit années, atteint désormais 2 240 milliards de dollars. Accélérée, mais pas initiée par la guerre en Ukraine, cette hausse reflète les tensions croissantes, la multiplication des foyers de guerre, l’évolution manifeste vers un conflit généralisé. La réalité de l’impérialisme et de la domination des États-Unis se lit dans les chiffres. Ceux-ci dépensent à eux seuls 40 % de ce budget global, suivis de très loin par leurs alliés occidentaux, tous à moins de 3 %, petites corvettes entourant le navire amiral. L’ennemi désigné, la Chine, dépense 13 % du total.

Le commerce d’armement entre pays ne représente que, si l’on peut dire, 100 milliards de dollars et, à ce sinistre jeu, la France de Dassault, Thales, Safran, Airbus, NavalGroup et MBDA se classe troisième. La mode, d’après les visiteurs du salon de Londres, est aux drones, sur terre, sur et sous l’eau, dans les airs, pour toutes les missions et, naturellement, aux détecteurs et chasseurs de drones. Le retour d’expérience de la guerre en Ukraine serait, paraît-il, parlant en la matière. On y voit pourtant surtout des morts, des tranchées, des villes bombardées, des civils terrorisés, les horreurs de la guerre comme partout et comme toujours.

Le logo du salon de Londres parlait de préparer l’avenir. On voit comment cet ordre social l’envisage et s’y prépare.