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Dans les entreprises
Medef : l’appétit sans limite du patronat
Le nouveau président du Medef, Patrick Martin, a répondu mardi 5 septembre sur Franceinfo aux questions des journalistes.
La première actualité constatait que les salaires de base, fixés dans les conventions collectives et censés garantir aux salariés un salaire minimum, étaient en réalité une fiction. Dans 150 branches, ce salaire de base est inférieur au smic, ce qui veut dire que les conventions collectives, en matière salariale, et pas seulement pour les plus bas salaires, n’ont plus aucune réalité. Patrick Martin, fier de lui, a annoncé qu’après négociations il ne resterait à ce jour « que » 80 conventions collectives dont les minimas restaient inférieurs au smic. Parler de négociations pour le fait qu’une partie du patronat, au bout de dizaines d’années, ait accepté de se soumettre à la loi nécessite un certain culot. Et, comme il l’a avoué lui-même, cela ne lui coûte rien : le patronat était tenu de verser malgré tout l’équivalent du smic, au moins sous forme de prime. Quant aux dizaines de branches professionnelles qui n’ont même pas fait cet ajustement, le patron du Medef dit qu’il faut laisser faire la « négociation ». Et, à la question de l’indexation automatique des minimas des conventions collectives sur l’évolution du smic, il a réservé la même réponse Comme si les parlottes pouvaient remplacer les augmentations de salaire.
Patrick Martin a aussi dénoncé le fait que, selon lui, l’augmentation du smic provoque l’écrasement des grilles de salaires. Bien sûr, s’il n’augmente pas les salaires pendant des années, un nombre croissant de travailleurs se retrouvent au salaire minimum. Au fond, le patronat préférerait tout simplement que les augmentations du smic ne suivent plus la hausse des prix. Pour finir, le patron du Medef a évoqué les milliards d’économies accumulés par l’Unedic, qui gère l’indemnisation des chômeurs. Cette accumulation indécente découle des réformes promulguées par le gouvernement, avec la baisse voire la suppression des indemnisations, pour des millions de travailleurs licenciés ou en fin de contrats précaires. Eh bien Patrick Martin a revendiqué que ces milliards d’économies de l’Unedic, présents et à venir, se traduisent par de nouveaux allégements massifs de cotisations pour le patronat. Les patrons ne payent plus aujourd’hui que 7 % de cotisations sur les salaires inférieurs à 1,5 smic. Le Medef trouve que c’est encore trop.