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Editorial
Rentrée : Macron prépare les prochains coups de bâton
Alors que la période des vacances se termine, marquée par les épisodes de canicule, les urgences fermées, la flambée des prix et les menaces de guerre, le gouvernement se met en ordre de bataille pour la rentrée.
Fier d’avoir imposé sa réforme en nous volant deux années de retraite, Macron prépare les prochains coups de bâton. Ils viseront tout le monde parmi les classes populaires.
Sous prétexte que la dette de l’État atteint les 3 000 milliards d’euros, le gouvernement s’apprête à tailler dans les dépenses dites sociales, RSA, Sécurité sociale et indemnités de chômage.
Mais cette dette n’est pas la nôtre. Si l’État a emprunté 700 milliards d’euros supplémentaires en cinq ans, ce n’est pas pour protéger la population. C’est pour permettre aux groupes de l’énergie de vendre l’électricité ou l’essence au prix fort. C’est pour permettre aux Dassault, Thalès et autres marchands d’armes de s’enrichir avec la guerre en Ukraine. C’est pour garantir les intérêts des capitalistes français face à leurs concurrents américains ou chinois.
Il n’y a pas à accepter que les malades payent 50 centimes supplémentaires sur chaque boîte de médicaments, que les arrêts maladie soient traqués et les chômeurs moins indemnisés pour que les banquiers, les industriels de la pharmacie, de l’énergie ou de l’armement continuent à se gaver !
Bruno Le Maire se vante d’avoir baissé les impôts de production des entreprises de 10 milliards d’euros et s’engage à les supprimer d’ici 2027. Mais les industriels en réclament toujours plus ! Et comme toujours, c’est à nous de payer la facture. Ainsi, les communes, coincées entre la hausse des coûts et la baisse de leurs dotations, augmentent la taxe foncière. Et d’autres taxes sont en préparation.
Elles s’ajouteront à la hausse des prix de l’alimentaire et de l’énergie. Ministres et économistes promettaient une baisse de l’inflation dans l’été. Maintenant, ils l’annoncent pour l’automne... Non seulement ils n’en savent rien, mais ils cherchent à camoufler que les industriels et la grande distribution font monter les prix pour s’assurer des profits toujours plus grands. Cette inflation est une forme d’impôt prélevé par la bourgeoisie sur l’ensemble des classes populaires.
Depuis le 1er août, s’applique la dernière réforme de l’assurance-chômage. Elle réduit de 25 % la durée de l’indemnisation et durcit les conditions pour obtenir des droits au chômage. Elle est conçue pour obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi à n’importe quel salaire. Mais Macron veut en rajouter une couche et reparle d’une réforme du marché du travail
« pour produire plus en travaillant davantage »!
Les jeunes des classes populaires sont les premiers visés. Tous les prétextes sont bons pour les pousser à travailler de plus en plus tôt. L’apprentissage a explosé avec plus de 800 000 jeunes dont le maigre salaire est entièrement pris en charge par l’État. La réforme des lycées professionnels vise à augmenter les temps de stage en entreprise au détriment de la culture générale et à adapter « l’offre à la demande », c’est-à-dire les métiers enseignés aux besoins immédiats des entreprises.
Si Macron prétend faire de l’Éducation son domaine réservé, ce n’est pas pour offrir une éducation de qualité à la jeunesse des quartiers pauvres. C’est pour la mettre au pas ! Pour l’embrigader derrière les valeurs militaires, il a déjà instauré le Service national universel. En déplorant que 20 % des enfants ne sachent pas lire ou écrire en sixième ou qu’il y ait trop d’échecs à l’université, il prépare le terrain pour envoyer ces jeunes-là à l’armée ou se faire exploiter au plus vite à l’usine.
En annonçant « la restauration de l’autorité à l’école », en sommant les enseignants d’être « les gardiens des valeurs républicaines », de contrôler les idées et même les vêtements des élèves, il drague avant tout les électeurs d’extrême droite. Ses coups de menton ne rajoutent aucun moyen, aucun personnel à l’école et sont bien incapables de proposer un avenir digne à la jeunesse ouvrière.
Le gouvernement ne se prépare pas seulement à nous faire trimer plus, à réduire notre accès aux soins, à nous priver de l’essentiel avec des salaires qui ne suivent pas la hausse des prix. Il prépare de plus en plus ouvertement la guerre générale que la crise de l’économie capitaliste et les rivalités entre les grandes puissances rendent inéluctable. C’est l’un des objectifs de la mise au pas des travailleurs et de la jeunesse. Cet engrenage dépasse la petite personne de Macron ou de ses concurrents qui s’agitent sur la scène. La seule voie pour l’enrayer est que les travailleurs renversent ce système capitaliste dément.
Bulletins d’entreprise du 28 août 2023