Dès juin paraissaient les premiers décrets, notamment celui qui porte progressivement l’âge de départ à 64 ans, y compris pour les travailleurs bénéficiant d’une dérogation. Fin juillet, cinq décrets mettaient fin aux prétendus régimes spéciaux pour les nouveaux embauchés de la RATP, des Industries électrique et gazière, pour les clercs et employés des notaires et de la Banque de France. En août, une nouvelle salve a ciblé, entre autres, les petites pensions, qui pourraient n’être augmentées, sous de multiples conditions, que de quelques dizaines d’euros, alors que l’inflation les écrase. Le cumul emploi-retraite permettrait même désormais aux vieux travailleurs obligés de reprendre un emploi de prétendre à une deuxième pension de retraite, là aussi sous bien des conditions, et sans que celle-ci dépasse 183 euros brut mensuels. Un luxe ! Pourtant, Dussopt, le ministre du Travail, ose se féliciter de ces décrets et déclare ses services prêts à les appliquer.

Interviewé par France Inter, le directeur de la Caisse nationale d’assurance vieillesse se prétend lui aussi serein quoi qu’en pensent les employés de la Caisse, de moins en moins nombreux. Selon lui, la CNAV aura moins de travail car 40 % des futurs retraités partiront avant l’âge légal. Il est vrai que beaucoup seront trop épuisés pour aller au-delà, même si cela signifie une retraite amputée.

Cette réforme inique s’inscrit dans une offensive générale contre le monde du travail. Les travailleurs doivent s’organiser pour y riposter.