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- Lutte ouvrière n°2874
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Dans les entreprises
RATP : les agents de station attaqués par la direction
Pendant que la RATP soigne sa communication à l’approche de la Coupe du monde de rugby, les agents de station se préparent à accueillir les milliers de touristes supplémentaires dans des conditions de travail dégradées, avec des effectifs insuffisants.
La RATP se plaint d’avoir du mal à recruter, mais ce n’est guère étonnant : pour un salaire à peine au-dessus du smic, les candidats ne se bousculent pas pour travailler les week-ends et les jours fériés, à partir de 5 heures ou jusqu’à 2 heures du matin. D’ailleurs, nombreux sont les embauchés qui quittent l’entreprise au bout de quelques mois, écœurés par la pression des chefs ou parce qu’ils ont trouvé mieux ailleurs.
D’autant que les conditions de travail continuent de se dégrader : la direction a fait passer avant l’été un protocole qui lui permet plus facilement de déplacer les agents au gré de ses besoins. Ainsi, en cas de « situation exceptionnelle », un agent pourrait être envoyé n’importe où sur le réseau, dans un secteur qu’il ne connaît pas, alors que les salariés ont parfois déjà bien du mal à organiser leur vie de famille avec les horaires atypiques et les repos décalés.
Dans ce contexte, la décision de la RATP d’attribuer une prime « Coupe du monde » plus basse en station qu’à la conduite, qui plus est assortie de conditions de présentéisme et de volontariat draconiennes, choque largement les agents. Ils y voient à juste titre une marque de mépris de la direction, et c’est aussi une tentative de diviser les salariés.
Au début de l’année, après plusieurs journées de grève bien suivies, la direction a durci les conditions d’entrée en grève des agents de station. En montrant ainsi sa crainte d’une mobilisation, elle montre aussi la voie à suivre.