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Les nôtres
Notre camarade Maurice Chaynes
Notre camarade Maurice Chaynes, que nous appelions Chagos, est décédé le 20 août, après plus de deux ans de combat contre le cancer. Il avait 76 ans.
C’est au début des années soixante-dix qu’il avait rencontré des camarades au cours d’une caravane de Lutte ouvrière. Depuis, il n’avait jamais cessé de militer avec nous pour la construction d’un parti révolutionnaire.
Cadre à France Télécom Montpellier, il y défendait inlassablement les idées révolutionnaires, toujours muni de journaux et de livres à prêter. Il y a assuré pendant cette cinquantaine d’années la parution d’un bulletin Lutte ouvrière, en collaboration avec des collègues pour en parler, le rédiger, le distribuer. C’est encore avec sa participation que la parution a eu lieu en juillet.
Militant de la première heure à la CGT de l’entreprise, Maurice en avait été exclu sous Mitterrand : il avait voulu qu’elle s’oppose au blocage des salaires décidé en 1982 par ce gouvernement dit de gauche, que la direction du syndicat continuait malgré tout de cautionner. Il n’y fut réintégré que quelques années plus tard.
Maurice a été de tous les mouvements, toujours présent pour aider les travailleurs à s’organiser et à se défendre. Vers 2009-2010 notamment, la direction utilisa les moyens les plus odieux pour faire partir les salariés sans même devoir payer des indemnités de licenciement, causant même de nombreux suicides. Maurice, avec la ténacité qui le caractérisait, fit tout pour que les travailleurs ne se laissent pas démoraliser et choisissent de riposter. Cela lui valut d’être « placardisé » par la direction.
En 2005, lorsque la ville de Montpellier décida de détruire la tour Catalogne à La Paillade, Maurice était également présent pour aider les locataires menacés d’expulsion à s’organiser, à se battre pour être relogés dignement. Il tint bon jusqu’à ce que le dernier locataire le soit bel et bien. Nous l’avons vu aussi plus récemment, discutant lors des manifestations des gilets jaunes, réussissant à en influencer.
Maurice était notre porte-parole à Montpellier, candidat de Lutte ouvrière dans toutes les élections où nous étions présents. Il aura été avec nous jusqu’à son dernier souffle et c’est avec une grande tristesse que nous le perdons.
Il nous reste les nombreuses graines qu’il a su semer et aussi le souvenir des « brazoucades », ces sorties à la plage qu’il organisait avec les salariés et leurs familles et qui étaient avec lui des moments pleins de gaîté.