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Medef : le patronat pleure la bouche pleine
Pour donner le ton de sa rentrée, le nouveau président du Medef, Patrick Martin, a lancé une campagne accusant le gouvernement de ne pas tenir ses promesses de réduction des impôts pour les entreprises. Il ne digère pas l’échelonnement jusqu’en 2027 des dernières baisses promises.
Après avoir supprimé 10 milliards d’euros d’impôts dits de production, soit 10 % des taxes payées par l’ensemble des entreprises, au cours de son premier mandat, Macron avait promis aux patrons de leur offrir encore 8 milliards de ristourne.
Il s’est exécuté sans délai pour la moitié du montant et devait achever le cadeau en 2024. Mais, au moment où la dette publique dépasse les 3 000 milliards d’euros, où le gouvernement serre la ceinture de la population, dérembourse des médicaments, laisse les communes augmenter la taxe foncière, il a décidé d’étaler ce cadeau jusqu’à la fin de son deuxième mandat.
Cette annonce a déclenché la fureur du dirigeant du Medef, qui a dénonçé « l’incertitude fiscale ennemie des entreprises » et s’est plaint que « les entreprises françaises soient les plus taxées au monde ».
Cet héritier d’une des 500 plus grandes fortunes françaises, porte-parole des capitalistes français riches à milliards, est prêt à proférer les mensonges les plus grossiers pour défendre l’os de sa classe. Même l’éditorialiste du journal Les Echos s’est senti obligé d’écrire que « le patronat a mauvaise grâce à en faire trop dans la plainte ». Il rappelle que, depuis 2017, l’impôt sur les bénéfices a été abaissé de 33,3 % à 25 %, sans compter toutes les formes d’exonérations dont le patronat bénéficie par ailleurs.
Les impôts de production ont été fortement réduits, tout comme le prélèvement sur les revenus des capitaux. Au total, en six ans, Macron a supprimé plus de 30 milliards d’euros d’impôts au patronat ! Il fait son travail de serviteur du capital avec zèle et enthousiasme. Mais les bourgeois ne témoignent jamais de reconnaissance et en demandent toujours plus.
Face aux exigences patronales, Macron n’a pas fait donner sa police ni ses LBD. Il a dépêché sa Première ministre à l’hippodrome de Longchamp, où se tient l’université d’été du Medef. Elle y a fait des déclarations d’amour au patronat, entendant « les inquiétudes » et qualifiant sa politique de « pro-business ». Macron lui-même avait enregistré une vidéo qui a été diffusée devant ce public patronal. Mais Patrick Martin est resté « sur sa faim ». Elle est dure la vie d’un serviteur du capital !