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Leur société
Faillites : le capital ruine la société
Mois après mois, le nombre d’entreprises en faillite augmente. Au deuxième trimestre de cette année, plus de 13 000 entreprises d’au moins deux salariés ont mis la clé sous la porte. C’est le chiffre le plus important depuis 2016.
Les médias ont parlé du « chômage des patrons » et en ont profité pour déverser une propagande antiouvrière. Ils cherchent à faire passer les salariés pour des privilégiés touchant des indemnités chômage alors que les patrons n’auraient droit à rien.
En réalité, la faillite des plus petits patrons montre surtout que leur sort est semblable à celui de travailleurs qui perdent leur emploi, et dont beaucoup n’ont pas droit non plus aux indemnités chômage parce qu’ils n’ont pas assez cotisé, ou n’y ont droit que quelques mois avant de se retrouver au RSA. Cette propagande vise à tourner la colère de ces artisans et commerçants ruinés contre les salariés, alors que les vrais responsables de leur situation sont de grands groupes capitalistes : les banques auprès desquelles ils sont endettés, leurs fournisseurs d’énergie ou de matière première qui ont fait exploser leurs tarifs, sans oublier les donneurs d’ordres, qui dictent leurs prix aux petits sous-traitants.
Par ailleurs, les travailleurs sont nombreux à être touchés par ces faillites. Selon une étude récente, le nombre de suppressions d’emplois que ces faillites vont entraîner sera le plus important depuis dix ans. Car, en plus de milliers de petites entreprises, les faillites concernent aussi des entreprises de taille importante, employant des dizaines, voire des centaines de travailleurs.
Cette évolution montre l’aggravation de la crise, dans le secteur du prêt-à-porter, dont de nombreuses enseignes ont disparu, ainsi que dans la restauration et l’hôtellerie, ou encore le bâtiment. Une des causes de cette aggravation est l’appauvrissement de la population, notamment depuis un an et demi à cause de l’inflation. Et cela prouve, par la négative, que l’augmentation des salaires et des pensions ne mettrait pas à mal les plus petites entreprises. Cela leur apporterait au contraire une clientèle, essentielle au petit commerce.
Face à la crise, la propagande patronale vise à dresser les petits-bourgeois appauvris contre les travailleurs. La réponse ouvrière est de mettre en avant les revendications nécessaires à la survie des travailleurs : un travail et un salaire qui permette de vivre et le contrôle des comptes des entreprises par les travailleurs, pour contester à la bourgeoisie sa direction sur l’économie.