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Dans le monde
Les sanctions frappent la population
Les sanctions économiques imposées au Niger par les pays de la Cedeao et les puissances occidentales sont chèrement payées par la population.
Le Nigeria, principal fournisseur d’électricité du Niger, a interrompu des livraisons. Outre les menaces sur les hôpitaux ou les maternités, il devient difficile de s’éclairer ou de recharger un téléphone portable. Un blocus économique a entraîné une explosion des prix sur les marchés. Ainsi le prix d’un bidon d’huile est passé en quelques heures de 22 000 à 33 000 francs CFA ; le sac de riz de 11 000 à 15 000 francs CFA. Le blocage des transactions bancaires frappe la population et alimente la spéculation. De nombreux petits fonctionnaires ne savent pas s’ils vont être payés et les retraits dans les banques ont été limités à 200 000 francs CFA (environ 200 euros) pour les particuliers.
La fermeture des 1 500 kilomètres de frontière entre le Niger et le Nigeria est un drame pour des millions de personnes. Des populations proches, parlant les mêmes langues et pratiquant depuis toujours un commerce aussi intense que vital, vivent de part et d’autre de cette frontière. L’interruption de ce commerce provoque des pénuries et alimente l’inflation.
En plus d’encourager la Cedeao à prendre ces sanctions, la France a coupé l’aide au développement qu’elle accordait au Niger. Le 6 août, les habitants du Burkina Faso voisin ont aussi appris qu’ils étaient privés de l’aide française. C’était une punition après que le gouvernement burkinabé s’est déclaré solidaire des putschistes nigériens contre une éventuelle attaque militaire. Ces aides, d’un montant de 120 millions d’euros l’an dernier pour le Niger, sont certes dérisoires au regard des profits réalisés par les trusts français en pillant les ressources du pays. Mais leur suppression dans des pays où une grande partie de la population vit dans l’extrême pauvreté, va s’ajouter à toutes les autres sanctions.