“Jour du dépassement de la Terre” : c’est le capitalisme qui est dépassé !09/08/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/08/P12-1_Terre_malade_du_capitalisme_ok_Lupo_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C451%2C427_crop_detail.jpg

Leur société

“Jour du dépassement de la Terre” : c’est le capitalisme qui est dépassé !

Cette année, le « jour du dépassement de la Terre » a été atteint mercredi 2 août : c’est la date symbolique où l’humanité aurait consommé l’ensemble des ressources que la planète peut générer en une année… Cela a fourni une nouvelle occasion de faire la leçon aux mangeurs de viande et autres utilisateurs de voitures individuelles.

Illustration - c’est le capitalisme qui est dépassé !

Ce fameux « jour du dépassement » est élaboré chaque année par une ONG écologiste, Global Footprint Network, à partir de différents critères, comme les surfaces consacrées aux productions alimentaires et aux activités humaines, ou bien les surfaces forestières nécessaires à l’absorption du dioxyde de carbone émis par ces activités. Bien que présenté comme très précis, car intégrant des millions de données scientifiques à travers le monde, ce calcul est arbitraire. Il ne tient pas compte par exemple de la manière dont les surfaces agricoles sont exploitées, à l’araire ou à l’aide de tracteurs ultrasophistiqués, ou n’intègre pas la production d’énergie nucléaire.

Il a en tout cas le mérite d’alerter sur l’utilisation des ressources de la planète, et permet de comparer les pays entre eux, car chacun a son propre « jour du dépassement » : la France, parmi les mauvais élèves, l’atteint dès le 5 mai. Tous les médias relaient complaisamment l’idée qu’il faudrait ainsi 2,9 Terres pour subvenir aux besoins de l’humanité si tout le monde vivait comme la population française. Et de reprocher au citoyen lambda ses modes d’alimentation, de déplacement ou de chauffage, qui seraient trop consommateurs d’énergie ou émetteurs de dioxyde de carbone.

Mais qui devrait faire preuve de responsabilité ? Qui est vraiment à l’origine de la situation ? L’exploitation des énergies fossiles est dominée par quelques grandes multinationales, TotalEnergies, BP, ExxonMobil, Shell…, qui ont fait plus de 180 milliards de dollars de bénéfices cumulés en 2022. Jamais le pétrole et le gaz n’ont rapporté autant, alors que les énergies renouvelables sont, elles, moins rentables.

Pour tous ces capitalistes du secteur énergétique, il n’y a que le profit qui compte. Et après des années de stagnation, voire de recul, les investissements dans l’exploration et l’exploitation pétrolière ont augmenté de 13 % en 2022, les compagnies reprenant notamment des projets mis en sommeil. Les cours en Bourse des entreprises du pétrole et du gaz ont aussi connu une progression spectaculaire, les investisseurs ne voulant pas perdre une occasion de faire de bonnes affaires.

Même la production de charbon a le vent en poupe, avec près de 40 % encore de l’électricité mondiale produite à partir du charbon en 2022, et de nouveaux projets miniers en cours de développement, essentiellement en Australie, en Russie et en Afrique du Sud, mais aussi en Allemagne et en Grande-Bretagne.

Une course au profit similaire, ne tenant aucun compte des ressources de la planète, dévoie tout autant la production alimentaire et les autres secteurs de l’économie, sans parler du gâchis de la production d’armement. Les alarmes lancées par les ONG, les conférences mondiales sur le réchauffement climatiques peuvent bien se succéder, ce sont au bout du compte les grandes entreprises capitalistes qui commandent et qui décident, en fonction de leurs seuls intérêts. Pour que l’humanité ait enfin la possibilité de gérer réellement les ressources de la Terre, il faut la débarrasser de leur emprise.

Partager