TER : les capitalistes du transport autour du gâteau02/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2870.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

TER : les capitalistes du transport autour du gâteau

Fin juin, Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé, après bien d’autres régions, l’introduction sur dix ans de la concurrence pour les Trains express régionaux (TER).

La Région veut procéder à un « allotissement » : il s’agit de diviser les lignes régionales en cinq lots, chacun pouvant être récupéré par une entreprise privée. Le président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, prépare la même chose pour les Transports en commun lyonnais (TCL).

Les lignes de métro, tram et bus sont actuellement toutes exploitées par Keolis, qui appartient à 70 % à la SNCF. C’est un groupe capitaliste comme les autres, tels ses concurrents RATP Dev ou Transdev, issu de la fusion entre Transdev (Caisse des dépôts et consignations) et Veolia-Transport. Ce dernier a d’ailleurs revendu en 2018 ses parts au groupe allemand privé Rethmann.

Tous ces capitalistes du transport forment donc un sacré micmac de groupes liés à l’État et à des entreprises privées.

Mais derrière la complexité des montages financiers, le principe de base est toujours le même : les investissements sont faits avec de l’argent public. Et les profits finissent dans les poches des capitalistes, que ce soient les gestionnaires de réseaux, les banquiers ou les constructeurs de matériel ferroviaire, comme Alstom, et les entreprises de BTP, comme Vinci.

En Auvergne-Rhône-Alpes, la Région deviendrait propriétaire de tout le matériel, y compris les ateliers de maintenance. Alors qu’il manque déjà beaucoup de rames TER et que leur maintenance est déficiente à cause du sous-effectif, le démembrement engendré par l’allotissement ne risque pas d’améliorer les conditions de transport des voyageurs.

Pour l’instant, la date annoncée par la Région pour cette ouverture à la concurrence, 2034, se veut rassurante. Mais il y a déjà de quoi être révolté, tant les conditions de travail sont dégradées pour les cheminots et tous les travailleurs des entreprises sous-traitantes qui interviennent pour assurer la circulation des trains. Le combat doit s’engager pour se faire respecter des exploiteurs présents et à venir, que ce soit la SNCF, une de ses filiales ou un autre margoulin capitaliste du privé.

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