ASN – Calais : le patron organise la division02/08/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/08/2870.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ASN – Calais : le patron organise la division

Alcatel Submarine Networks (ASN), appartenant à la multinationale Nokia, est le leader mondial de la fibre optique. À Calais, le groupe possède une usine de production de câbles sous-marins, et plusieurs navires câbliers qui les déposent ensuite au fond des océans.

Les quais de chargement du câble voient se côtoyer des travailleurs des quatre coins du monde : ouvriers et dockers français, marins égyptiens, philippins, etc. Sur les bateaux comme dans l’usine, les patrons d’Alcatel et des entreprises associées ou sous-traitantes mènent une politique systématique de division des travailleurs. En fonction de leur nationalité, les marins n’ont pas les mêmes salaires ni les mêmes conditions de travail. Les travaux les plus durs sont bien souvent réservés aux travailleurs originaires des pays pauvres comme les Philippins. Dans l’usine aussi, la direction divise les travailleurs en ayant recours à la sous-traitance. Les conditions de travail et les horaires ne sont pas les mêmes pour tous et les différences de salaire, si elles sont moins grandes qu’entre marins de différentes nationalités, sont de plusieurs centaines d’euros.

Depuis les ouvriers qui produisent chez Alcatel la fibre jusqu’aux sous-traitants qui la lovent – c’est-à-dire qui la mettent dans les cuves de stockage – et aux dockers qui participent au chargement des bateaux ou aux marins de toutes nationalités qui la déposent au fond des mers, tous participent à produire les profits des actionnaires d’Alcatel et des autres entreprises du secteur.

Pour faire tourner leur économie, les capitalistes sont bien forcés de faire travailler les ouvriers les uns à côté des autres, de les faire se rencontrer, se parler. S’ils créent ainsi des liens entre ouvriers du monde entier, ils font aussi tout, par leur politique de division, pour les empêcher de prendre conscience de leurs intérêts communs.

Karl Marx disait déjà en 1848, dans le Manifeste communiste, que « la bourgeoisie produit ses propres fossoyeurs ». Visiblement, les bourgeois d’aujourd’hui en ont aussi conscience à leur façon.

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