Ecoles : sans classe et sans domicile26/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2869.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Ecoles : sans classe et sans domicile

« Tous les élèves auront des solutions de scolarisation à la rentrée », a promis Gabriel Attal, fraîchement nommé ministre de l’Éducation nationale. Encore faudrait-il que tous les élèves aient un toit au-dessus de la tête.

En août 2022, un rapport de l’Unicef estimait que plus de 42 000 enfants vivaient dans des hébergements d’urgence, des abris de fortune ou dans la rue.

Depuis, la situat ion n’a cessé de s’aggraver. Près de 2 000 enfants dorment dans la rue chaque nuit et des dizaines de milliers d’autres vivent dans des conditions précaires. Lorsqu’ils sont sans domicile, les enfants ne sont en général pas scolarisés car, faute d’adresse, des mairies n’acceptent pas de les inscrire à l’école. Ceux qui déménagent d’un hébergement d’urgence à un autre ne peuvent absolument pas suivre une scolarité normale.

L’État, qui supprime cette année 14 000 places d’hébergement d’urgence, est responsable de cette situation. Obtenir un hébergement relève du parcours du combattant pour les familles. Lorsqu’elles obtiennent gain de cause au tribunal administratif, il est fréquent que les autorités, comme la préfecture d’Île-de-France, fassent appel devant le Conseil d’État, qui accepte alors que des enfants et leurs familles restent à la rue.

Face à cette situation, des collectifs de parents et d’enseignants se sont créés ou étoffés dans une quinzaine de villes cette année. Ils ont organisé des goûters solidaires, lancé des cagnottes
en ligne pour payer des nuits d’hôtel aux familles concernées. Ils ont occupé leurs établissements scolaires afin d’y héberger parents et enfants le soir. Cette lutte ne s’arrête pas avec les congés estivaux, car de nombreuses familles restent sans solution ou sont contraintes de quitter leur hébergement d’urgence.

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