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Leur société
Bombes à sous-munitions : une horreur, sans discussion
À peine deux semaines après l’annonce faite par la Maison-Blanche que des armes à sous-munitions seraient livrées à l’Ukraine, elles ont déjà été utilisées.
Composées de dizaines, voire de centaines de charges explosives, les bombes à sous-munitions les libèrent avant de toucher le sol, répandant ainsi un tapis de bombes sur une zone entière. Si ces mini-bombes sont censées exploser à l’impact, environ un tiers d’entre elles ne le font pas et restent au sol, menaçant d’exploser à tout moment sous les pas d’un soldat, d’un agriculteur ou d’un enfant.
Au Laos, que les États-Unis ont arrosé de ces munitions pendant la guerre du Vietnam, elles ont fait 25 000 victimes depuis la fin du conflit en 1973. Elles ont été utilisées plus récemment en Syrie et en Ukraine par les troupes russes, mais aussi au Yémen par l’Arabie saoudite. Selon Handicap International, 97 % des victimes de ces armes sont des civils, dont deux tiers d’enfants. L’un des objectifs explicites de ces armes est précisément de semer la terreur dans la population.
Ce ne sont bien sûr pas les seules armes à tuer des civils – les « frappes chirurgicales » ne sont que de la propagande – mais elles transforment pour des décennies des régions entières en champs de mines.
En 2008, de nombreux États ont signé la convention d’Oslo, renonçant officiellement à l’utilisation, la production ou la vente de telles armes, mais pas les principaux producteurs que sont la Russie, la Chine et les États-Unis. Même si ces derniers n’en produisent plus, ils ont conservé un stock évalué à trois millions de bombes.
De mois en mois, avec l’étalage des différents types d’armes livrés à l’Ukraine, on mesure toute l’expertise et tout le raffinement dont sont capables les grandes puissances pour défendre leur domination !