Le navire de l’association SOS Méditerranée secourt des réfugiés en danger de mort en pleine mer et le gouvernement italien d’extrême droite de Giorgia Meloni cherche par tous les moyens à l’en empêcher. Le motif cette fois ne manque de cynisme. Une inspection diligentée par l’État aurait dévoilé des « problèmes concernant les radeaux de survie » du bateau… Malgré la protestation hypocrite du parlement européen, dont les députés ont fait semblant de s’interroger sur le « respect du droit international par certains pays », le gouvernement italien bénéficie de la complicité de l’Union européenne.

Quatre jours plus tôt, le 7 juillet, des gardes-côtes libyens avaient tiré en l’air pour tenter d’empêcher l’Ocean Viking de secourir des migrants. Ce n’est pas la première fois qu’ils le font, à balles réelles, en visant même des migrants comme l’ont montré diverses vidéos rendues publiques. Ces criminels déguisés en gardes-côtes sont directement financés par l’Italie, depuis un accord en février 2017, mais aussi par l’UE, qui depuis 2020 fournit même des bateaux et « forme » les équipages de garde-côtes.

Depuis 2017, des milliers de migrants ont été détenus arbitrairement en Libye, torturés et même réduits en esclavage. Depuis cette date, 15 000 personnes sont mortes en Méditerranée d’après les humanitaires, faute d’avoir été secourues. L’Unicef vient d’ajouter à l’horreur en dévoilant que, depuis le début de l’année, 289 enfants sont morts noyés. Un bilan dont la responsabilité incombe aux dirigeants des pays européens et pas seulement à ceux d’extrême droite.