À Mayotte, les gens quittent leur domicile à partir de 5 h ou 6 h du matin et ne rentrent pas avant 17 h. Donc la préfecture a organisé les coupures d’eau de manière à ce que les foyers mahorais n’arrivent pas à faire leurs stocks. Dans les supermarchés, le nombre de packs d’eau par client est rationné.

La concurrence pour l’accès à l’eau est source de graves conflits. Par précaution, les autorités sanitaires envisagent de mettre en place des rampes de distribution d’eau gratuite dans les bidonvilles. Ceux qui soufflent sur les braises de la xénophobie soulignent que l’eau sera gratuite pour les clandestins et payante pour ceux qui payent cher un robinet fermé. Encore une occasion pour le gouvernement d’esquiver sa responsabilité en laissant les pauvres se diviser.

La question de l’eau à Mayotte ne date pas d’hier. Prendre des mesures pour un réseau correct de distribution comme pour des retenues collinaires n’est pas insurmontable sur le plan technique. Cela fait plus de vingt ans que le gouvernement promet des investissements et ne tient pas ses promesses. Les travailleurs mahorais doivent bien se convaincre que rien ne changera tant qu’ils laisseront leur sort entre les mains des bourgeois et de leurs laquais politiques.