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Hôpital La Pitié-Salpêtrière – Paris : crise en Cardiologie
Le bâtiment de l’Institut de cardiologie, situé dans l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, a été construit en 2002. Il comprend deux parties : la Cardiologie et la Chirurgie cardiaque.
En Cardiologie, on retrouve les consultations, l’hôpital de semaine, la rythmologie, l’unité de cardiologie aiguë, l’unité de soins intensifs, les urgences cardiaques et la réanimation médicale. En Chirurgie cardiaque se trouvent les consultations, l’hôpital de jour, la coordination, l’hospitalisation, les soins intensifs et la réanimation.
Depuis plusieurs années, le personnel soignant n’est pas remplacé lorsqu’il part en retraite ou change de service, et ceux qui restent arrivent la boule au ventre du fait de la charge énorme de travail et de l’intensité du rythme imposé.
Le matériel manque aussi : pas assez de protections à la bonne taille, pas assez de draps pour changer la literie tous les jours, pas de matériel moderne pour effectuer les prises de sang. Le matériel informatique tombe très souvent en panne car lui aussi est désuet.
Du fait du gel du point d’indice par le ministère pendant plusieurs années, les salaires sont insuffisants et cela n’encourage pas des salariés débordés de travail à rester. Les départs s’accélèrent ces derniers temps. En refusant d’embaucher et de former, la direction a créé la situation de crise de l’Institut de cardiologie, déserté par les patients, ce qui aboutit à la fermeture de plus en plus de lits. Ainsi, on compte 38 à 42 lits en moins. L’été aggrave cette situation : l’hôpital de semaine ferme ses 16 lits, l’unité de cardiologie aiguë en perd 8 sur 24 et les soins intensifs 6 sur 24. Enfin, en rythmologie, 8 à 12 lits sont déjà fermés depuis un mois.
En Chirurgie cardiaque, 16 lits de l’unité sud, fermés en hospitalisation depuis deux ans, n’ont pas été ouverts depuis. L’aile encore ouverte compte 24 lits, ce qui représente 9 à 10 patients par infirmier. Actuellement, il y a un seul infirmier habitué et des travailleurs intérimaires que la direction ne forme pas aux spécificités du service, ce qui engendre du stress lors de la prise en charge des patients.
Un hôtel hospitalier de six chambres maximum a été mis en place pour remplacer l’aile d’hospitalisation fermée, avec une seule aide-soignante détachée pour l’hôtellerie. Le personnel doit se charger de lever les patients à 6 heures, de leur mettre un bracelet d’identification, de leur faire prendre la douche préopératoire. Enfin, les Soins intensifs ont fermé définitivement fin juin 2023, faute de personnel, notamment la nuit.
Le personnel se demande où vont aller les futurs patients qui nécessitent une prise en charge de soins intensifs. Dans un autre service de l’hôpital ou carrément dans un autre hôpital ? La direction s’en lave les mains et c’est au personnel soignant de trouver une solution de remplacement.
Beaucoup d’hospitaliers sont écœurés de cette situation et se posent des questions sur leur avenir. Ils voient bien que l’argent public est distribué ailleurs, dans l’armement ou les JO par exemple, et que la santé n’est pas une priorité pour les dirigeants.