Il y a dix ans, des unités de l’armée malienne et de différents pays d’Afrique avaient défilé à Paris, devant François Hollande engagé dans une guerre au relent colonial au Mali. Depuis, le gouvernement français et son armée ont dû abandonner la Centrafrique, évacuer le Mali et le Burkina Faso. Mais en faisant défiler ces jeunes apprentis militaires venus d’Afrique, le message délivré par le gouvernement français se veut clair : l’impérialisme français continuera de s’accrocher à son ancien pré carré et prépare l’avenir pour qu’il ne soit pas écarté du pillage du continent.

Une tribune du général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées françaises, publiée dans le Le Figaro, a enfoncé le clou : « Ces établissements d’excellence sont jumelés avec des lycées militaires français et permettent aux jeunes générations de créer des amitiés pérennes fondées sur le dépassement de soi dans l’excellence académique. » Derrière ces mots ronflants il s’agit de former une complicité de criminels entre officiers français et africains sur le dos des populations. En clair, l’armée française – qui continue à se maintenir, de Djibouti au Gabon et en Côte d’Ivoire, au Tchad et au Niger – va couver et chouchouter de futurs officiers africains comme elle l’a toujours fait depuis la décolonisation, en espérant un retour sur investissement permettant une collaboration efficace et loyale.

Ces « amitiés péren­nes » seront d’ailleurs plus nombreuses car la nouvelle loi de programmation militaire votée par le Parlement prévoit de doubler, en les passant à 600, le nombre de jeunes apprentis officiers ou sous-officiers africains intégrés à des écoles militaires en France. Derrière les visages inoffensifs de ces adolescents africains en uniforme se dissimulait celui, hideux et sanglant, d’un impérialisme français qui ne veut pas lâcher ses positions en Afrique.