ZFE : la santé publique a bon dos12/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/P5-3_ZFE_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Leur société

ZFE : la santé publique a bon dos

Après avoir interdit aux véhicules les plus anciens l’accès à plusieurs grandes villes, voilà que le gouvernement recule sur ses projets. Il ne rend, pour l’instant, obligatoires que cinq ZFE (zone à faible émission de CO2), à Paris, Lyon, Marseille, Rouen et Strasbourg.

Illustration - la santé publique a bon dos

Jusque-là, 43 grandes villes étaient concernées par ces ZFE parce que la qualité de l’air y est mauvaise et que cela entraîne de nombreuses maladies respiratoires et de nombreux décès. Mais ces ZFE s’en prennent aux automobilistes les plus modestes, possédant les véhicules les plus anciens.

Ainsi, à Toulouse, depuis le 1er janvier les véhicules produits avant 2004 n’ont plus le droit de circuler et les parkings aux abords de la ville sont complètement saturés. Or, au 1er janvier 2024, l’interdiction devait concerner aussi les véhicules diesel produits avant 2011 et ceux à essence produits avant 2006.

Lundi 10 juillet, le gouvernement a reculé et n’impose plus de ZFE qu’aux cinq plus grandes agglomérations, se justifiant en disant que la qualité de l’air s’est améliorée ! Or, d’après les experts, elle est toujours très mauvaise dans des dizaines de villes en France et inférieure à ce que recommande l’Organisation mondiale de la santé. En ­réalité, c’est plutôt la crainte d’une exaspération d’une part grandissante de la population qui a amené à ce renoncement. Mais, avec ce statu quo, c’est encore elle qui paye et doublement : par le maintien des interdictions déjà en place et par un risque de maladies respiratoires toujours élevé.

Pourtant, les solutions, même à court terme, ne sont pas si compliquées. Sans rien interdire, il faudrait développer les transports en commun et les rendre gratuits. Puis, autour des grandes villes, il faudrait imposer aux groupes du BTP la construction à prix coûtant de parkings gratuits et en nombre suffisant. Pour financer cela, l’argent pourrait être pris, par exemple, sur les profits faramineux des constructeurs automobiles ou encore sur ceux des géants de la pharmacie, qui vendent à prix d’or les médicaments contre les maladies respiratoires. C’est aux vrais coupables et à ceux à qui profite le crime qu’il faut imposer de payer.

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