Tribunaux : acharnement judiciaire12/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2867.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tribunaux : acharnement judiciaire

Des représentants du gouvernement, comme Borne ou Dupond-Moretti, mais aussi Bardella, président du RN, ou encore des représentants des LR se rejoignent pour surenchérir sur le terrain sécuritaire.

À qui mieux mieux, ils promettent ou exigent des moyens supplémentaires pour les forces de police, une justice plus dure, un tour de vis contre les mineurs voire un abaissement de la majorité pénale dès le premier délit et « dès le plus jeune âge », comme le réclame Bardella, pour le RN. Cette surenchère sécuritaire purement démagogique, est destinée à détourner l’attention après l’exécution d’un jeune par un policier, voire à tenter implicitement de la justifier.

Si la répression était la réponse appropriée à la violence dans la société et à la délinquance, les États-Unis seraient le pays le plus calme et le plus sûr du monde, ce qui est loin d’être le cas. Au-delà des discours infects, la répression en cours contre les jeunes émeutiers est une leçon de choses. Selon le ministère de la Justice, le 6 juillet, plus de 3 700 gardes à vue, dont un tiers de mineurs, 1 122 déferrements devant un juge et 586 comparutions immédiates ont déjà eu lieu, et ce bilan est amené à s’alourdir. Dans bien des cas, les juges ont suivi les réquisitions des procureurs, voire ont dépassé leurs attentes, bien que 60 % des prévenus n’aient eu aucun antécédent judiciaire.

Il y a un gouffre entre la rapidité et la sévérité de la justice qui s’est abattue sur ces jeunes des classes populaires et celle réservée aux plus riches. La justice n’est pas aveugle : elle sait parfaitement appliquer la règle du « deux poids, deux mesures ».

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