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Dans les entreprises
SNCF : colère au CASI
Depuis le 29 juin, les agents du CASI de la région SNCF Paris Rive Gauche sont dans un mouvement de grève et de protestation à propos de leurs salaires très bas, souvent au smic, et du manque permanent de personnel.
Le CASI (Comité des activités sociales interentreprises) gère les cantines, mais aussi les centres de loisirs, les colonies de vacances des enfants, etc., accessibles aux cheminots, actifs ou retraités. Le budget des CASI est essentiellement financé par la SNCF, au prorata de la masse salariale. C’est donc la direction de la SNCF qui tient les cordons de la bourse et, comme elle ne cesse de supprimer des emplois, les moyens se réduisent.
Seulement, à la SNCF comme dans beaucoup d’entreprises, il s’est trouvé des organisations syndicales pour accepter de gérer ces œuvres qu’auparavant on appelait « charitables » et où les patrons voyaient le moyen ne pas avoir à augmenter les salaires. Pendant longtemps d’ailleurs, c’est la SNCF qui gérait les cantines et y embauchait le personnel avant de s’en débarrasser en 1986.
Dans le secteur de Paris Rive Gauche, c’est la CGT qui se retrouve à la tête du CASI. Et c’est donc un représentant CGT qui, en patron barricadé dans son bureau, refuse d’entendre les salariés en colère, leur fait répondre qu’il n’y a pas d’argent et qu’ils devraient se satisfaire des primes octroyées. On croirait entendre un directeur de la SNCF !
Ce type de comportement fait grincer bien des dents, à commencer dans la CGT. D’autant plus que beaucoup préféreraient que les militants soient sur le terrain plutôt qu’à jouer les comptables de la direction SNCF, et pire encore à accepter d’être ses otages en dépendant de l’argent qu’elle veut bien leur verser.
Pour l’instant, la situation est bloquée. Le mouvement est vu avec sympathie par de nombreux cheminots du rang car chacun, comme les salariés du CASI, se bat avec les fins de mois difficiles, les hausses de productivité et les chefs arrogants. À la SNCF comme ailleurs, il faudra se battre tous ensemble pour faire payer la direction, y compris s’il le faut malgré le manque de volonté de certains bureaucrates syndicaux.