Sanctions contre les parents : une campagne antipauvres12/07/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/07/2867.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sanctions contre les parents : une campagne antipauvres

Le gouvernement multiplie les menaces à l’encontre des parents des jeunes impliqués dans les dégradations.

Toutes les possibilités pourraient être étudiées : mettre des amendes, envoyer les parents à des « stages de responsabilité civile » ou retirer les allocations familiales comme le propose la droite. Mais le ministre de la Justice, Dupond-­Moretti, n’a pas tardé à rappeler les dispositifs déjà existants, qui prévoient des peines d’emprisonnement allant jusqu’à deux ans et des amendes de 30 000 euros pour les parents qui compromettraient « la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation » de leurs enfants.

Cette campagne anti­pauvres stigmatise l’ensemble des parents des quartiers populaires et vise à les humilier pour les écraser un peu plus. Comme si la rage aveugle et autodestructrice de certains était une question d’éducation familiale et non une conséquence de la violence de la société tout entière ! La majorité des parents font des sacrifices au quotidien car ils ont une famille à leur charge. Ce sont souvent eux les premiers à descendre en bas de leur immeuble pour aller parler aux jeunes ou pour faire des rondes dans les quartiers.

Cette société ne donne aucune perspective de vie décente aux jeunes. Naître dans un quartier populaire c’est vivre dans des HLM qui se décomposent, avoir du mal à se soigner ou à remplir son frigidaire. En quoi les parents sont-ils responsables de tout cela ? Cette propagande méprisante vise à diviser la population, alors qu’elle devrait s’unir, pas seulement pour empêcher les jeunes de lui rendre la vie encore plus dure, mais surtout pour lutter contre cette société capitaliste qui n’a à offrir qu’une vie d’exploitation et de misère.

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