Emmaüs – Saint-André : travailleurs sans papiers en grève pour la régularisation12/07/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/07/SaintAndreLezLille.png.420x236_q85_box-0%2C58%2C800%2C507_crop_detail.png

Leur société

Emmaüs – Saint-André : travailleurs sans papiers en grève pour la régularisation

Depuis mardi 4 juillet, la quasi-unanimité des compagnons d’Emmaüs à Saint-André, près de Lille, sont en grève. Leur principale revendication est d’obtenir leur régularisation, car ce sont des travailleurs sans papiers.

Illustration - travailleurs sans papiers  en grève pour la régularisation

L’État refuse à ces travailleurs, comme à l’immense majorité des travailleurs sans papiers, la régularisation de leur situation. La direction d’Emmaüs leur avait promis qu’après trois ans de travail, elle s’engagerait auprès de l’État pour les aider à être régularisés, mais certains sont là depuis déjà cinq ans et n’ont toujours rien.

Jeudi 6 juillet, un barbecue a été organisé en soutien à leur grève avec l’aide de militants de la CGT. Des travailleurs ont aussi témoigné de leurs conditions de travail. Les compagnons d’Emmaüs sont hébergés et nourris en échange d’une participation au fonctionnement de l’association. À Saint-André, des objets de toute sorte sont réhabilités puis revendus à son profit. Les semaines de travail durent 40 heures, six jours sur sept, pour une rétribution de moins de 200 euros. Sur cette somme, la direction fait payer des charges. En cas de maladie ou de blessure, elle fait pression sur les travailleurs pour qu’ils ne prennent pas d’arrêt. Les congés se limitent à deux semaines par an. « Derrière la charité, il y a l’exploitation », disent-ils.

À cela s’ajoute le mépris de la direction. Il arrive que la nourriture fournie aux travailleurs et à leur famille soit périmée. Parfois, des fouilles de chambres sont faites durant les périodes de travail. Enfin, des responsables d’Emmaüs ont eu des réflexions racistes envers ces travailleurs d’origine africaine. « Là, on a atteint notre point de fusion », disait un des grévistes.

La grève est pour ces travailleurs le moyen de défendre leurs droits et de le faire publiquement et collectivement.

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