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- Lutte ouvrière n°2865
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Dans les entreprises
Safran – Villaroche : Macron derrière une armée de policiers
Vendredi 16 juin, à Safran – Villaroche, en Seine-et-Marne, Macron est venu faire son spectacle dans l’usine. Sa grande angoisse : croiser des salariés en colère contre sa politique.
Il est vrai que certains, qui ont manifesté pendant des mois pour les retraites, songeaient à profiter de l’occasion pour lui dire que les 64 ans, c’était toujours non ! Par contre, Macron n’avait rien à craindre des syndicats : aucun n’a voulu appeler à lui faire un comité d’accueil. Ni FO, ni la CFDT, ni la CGC n’ont sorti le moindre tract. Quant à la CGT, ses dirigeants centraux en ont bien fait un, mais dans celui-ci, il n’y avait pas une ligne pour dénoncer Macron ! Au contraire, le tract disait même rejoindre sa prétendue politique écologique, saisissant l’occasion pour, sur un ton obséquieux, s’associer à Macron sur ce sujet. Comme si lui et son gouvernement cessaient d’être les ennemis des travailleurs dès lors qu’ils parlent hypocritement d’écologie. Ces délégués centraux semblent avoir réalisé leur vœu en se faisant humblement recevoir en privé par une conseillère de l’Élysée, à l’écart de tout contrôle par les travailleurs.
Quant à Macron, il avait fait déployer les grands moyens pour interdire tout accès à l’endroit où il se montrait. En arrivant, les salariés avaient l’impression que l’usine était sous occupation. Toute une armée de policiers en civil avait envahi le site, arborant leur attirail de guerre : les travailleurs présents n’avaient jamais vu autant d’armes de leur vie. Il était impossible d’approcher Macron à moins de 300 mètres, l’atelier où il a fait sa mise en scène ayant été coupé du reste de l’usine, comme si c’était le Pentagone. La direction y avait sélectionné un public limité.
Des militants locaux de la CGT, qui voulaient se rendre dans ce secteur, se sont retrouvés bloqués par la police et escortés jusqu’à leur local, lequel est resté encerclé tout le temps où Macron était là, comme si les militants étaient assignés à résidence.
Loin de cette réalité, les médias ont complaisamment relayé le discours de Macron sur une future aviation prétendument non polluante, parlant d’avion « zéro émission ». Derrière ce nouveau prétexte, c’est toujours la même vieille politique : Macron utilisant l’écologie pour annoncer pas moins de 2,1 milliards d’euros de subventions pour le secteur aéronautique d’ici à 2030.
Macron a parlé de « développer le premier avion ultrasobre », mais pour les capitalistes, la surconsom- mation d’argent public continue.