Pédopsychiatrie : besoins en hausse et soignants en voie de disparition28/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/une.jpg.445x577_q85_box-3%2C0%2C665%2C858_crop_detail.jpg

Leur société

Pédopsychiatrie : besoins en hausse et soignants en voie de disparition

D’après une enquête de Santé publique France, plus d’un enfant de 6 à 11 ans sur dix présenterait au moins un trouble psychologique. Près de 800 000 enfants scolarisés en école primaire connaîtraient donc des problèmes de santé mentale.

Ce constat frappe par son ampleur, mais n’est pourtant pas une surprise : en 2021, le Défenseur des droits estimait déjà que les besoins en psychiatrie de l’enfant avaient doublé en vingt ans, tandis que le Haut conseil de la famille (HCFEA) révélait que la prise de médicaments psychotropes par des enfants avait doublé en seulement sept ans. Antipsychotiques, antidépresseurs, hypnotiques et autres sédatifs seraient consommés par un enfant sur vingt.

La secrétaire d’État à l’enfance présentait cette hausse brutale comme un succès des gouvernements Macron, passant sous silence que le rapport s’inquiétait de prescriptions hors autorisation ou hors diagnostic, ciblant la pénurie de professionnels de santé spécialisés.

En désespoir de cause, des médecins appellent aujourd’hui à ce que les parents jouent le rôle de « vigie ». Mais à qui pourraient-ils s’adresser pour répondre à leurs questions et prendre en charge leurs enfants ?

Les infirmières scolaires ont dénoncé, lors d’une marche blanche organisée le 23 mai, leur nombre très insuffisant, une infirmière pour 1 500 enfants scolarisés. Âgés en moyenne de 65 ans et absents de 17 départements, les pédopsychiatres sont en voie de disparition. Quant aux centres destinés aux soins psychiques de l’enfant (notamment les CMP), les délais d’attente étaient de six mois en moyenne en 2018 (18 mois en Seine-Saint-Denis en 2021).

Feignant d’ignorer cette pénurie, le ministre de la Santé, François Braun, ose se féliciter que les enfants aient, dès l’âge de trois ans, droit à huit séances remboursées chez un psychologue. C’est du cynisme car en fait, tout ce que le gouvernement a à proposer, ce sont des Assises de la santé mentale ou des « Psychodons » sur le modèle du Téléthon.

Ce sont des paroles pour le public, rien pour les enfants… même pas pour ceux qui ont été identifiés, dans ces enquêtes récentes, comme présentant des troubles de santé mentale.

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