Deux questions se posent : chacun pourra-t-il avoir les vacances qu’il souhaite ? Y aura t-il assez de lits pour que tous les patients puissent être pris en charge ?

Toute l’année à l’hôpital, on se heurte au casse-tête des plannings. Durant l’été, cela devient plus que compliqué, bien qu’il faille poser ses vacances avant le 31 mars. Dans quasiment tous les services de soins, les vacances sont bloquées à 21 jours maximum et surtout chacun sait que le sous-effectif sera pire durant l’été. L’effet bénéfique du repos en vacances sera vite oublié dès la reprise du travail, y compris en dehors des services de soins.

Les hospitaliers se rappellent qu’il y a encore quelques années, il y avait un personnel de remplacement de congés annuels (RCA) présent les mois de juillet et août. C’était bien souvent les enfants des travailleurs de l’hôpital ou des étudiants infirmiers. Beaucoup avaient une formation mais n’étaient pris qu’en tant qu’agents hospitaliers, coursiers, etc. sur les postes aux salaires les plus bas. À présent, il n’y a plus aucun RCA, ni de travailleurs en CDD ou en intérim pour les remplacements de vacances.

La seule « solution » trouvée par la direction est de fermer encore plus de lits. En dehors même des congés d’été, on compte déjà en moyenne quotidienne 60 lits fermés à l’hôpital Saint-Antoine, à cause d’un manque criant de soignants. C’est pire en été : sur 656 lits, 100 ont été fermés dès la première semaine de juin. De la mi-juillet à la fin août il en manquera 200. Le pic de fermetures sera atteint lors de la troisième semaine d’août : il est alors prévu de n’avoir que 447 lits ouverts. C’est dire que cette planification laissera la population complètement dépourvue en cas de canicule débouchant sur une crise sanitaire, comme c’est de plus en plus fréquent.

Cependant, même avec la baisse du nombre de lits ouverts, il n’y a actuellement aucune visibilité sur les plannings : comme tout au long de l’année, ils dépendent de la réponse aux demandes de la hiérarchie pour des infirmières intérimaires et des heures supplémentaires. Il est donc tout à fait possible que le nombre de lits fermés soit encore supérieur.

La politique gouvernementale d’économies ne peut qu’entraîner des dégradations : de la santé de ceux qui viennent à l’hôpital pour se faire soigner, et des conditions de travail de ceux y gagnent leur vie.