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- Lutte ouvrière n°2865
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Dans les entreprises
Fontaine Insertion – Grenoble : grève et solidarité
Mercredi 21 juin, une partie des salariés de Fontaine Insertion étaient en grève pour protester contre la menace de licenciement de leur délégué CGT Ibrahima, convoqué ce jour-là à un entretien par la direction.
Derrière de faux prétextes, il y a l’envie d’intimider Ibrahima, à l’origine du syndicat CGT qui s’oppose à l’exploitation dont tous les travailleurs de ce site sont victimes. Fontaine Insertion est une association de l’agglomération grenobloise qui, sous le vernis de « permettre une meilleure insertion en faveur des personnes handicapées », n’en est pas moins une entreprise sous-traitante de montage-câblage qui facilite la tâche des industriels en matière d’obligation d’emploi de personnes handicapées. Sans les embaucher directement, les grandes entreprises locales, comme Schneider ou Caterpillar, évitent ainsi d’être sanctionnées financièrement, tout en faisant des économies sur les rémunérations car ce ne sont pas les mêmes avancements, primes et autres avantages. C’est une des nombreuses ficelles dont disposent les grands patrons pour contourner la loi avec la complicité des pouvoirs publics.
Plusieurs travailleurs racontent ce qu’ils subissent chaque jour : humiliations, insultes et avertissements sont distribués à la pelle par les chefs. Les nombreux signalements faits à l’inspection du travail et les plaintes aux Prud’hommes en témoignent. Depuis le mois de janvier, on compte une vingtaine d’accidents du travail contestés systématiquement, ce qui retarde les indemnisations. La direction fait aussi traîner les formalités permettant le paiement des arrêts maladie, une manière de mettre la pression contre les absences. Les salaires sont au plancher. Rien n’est fait pour l’aménagement des postes de travail dans ces vieux ateliers mal éclairés. Malgré les étés caniculaires, il a fallu une heure de grève l’an dernier pour obtenir climatiseurs et ventilateurs et même de l’eau fraîche et des frigos !
Au bout de deux heures d’entretien avec le directeur, Ibrahima a raconté comment les faits qui lui étaient reprochés ne tenaient pas la route, tout en remerciant la centaine de militants CGT présents, venus le soutenir. Une solidarité grâce à laquelle les travailleurs du site se sont sentis un peu moins seuls face aux méthodes inadmissibles de leur direction.