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- Lutte ouvrière n°2856
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Dans les entreprises
TMS : à bas les cadences infernales !
Le rapport publié par Santé publique France fait état d’une augmentation des TMS (troubles musculo-squelettiques) chez les travailleurs entre 2012 et 2018.
Les cadences imposées dans les entreprises détruisent les corps des travailleurs pour le plus grand bénéfice des actionnaires.
Ces TMS correspondent d’abord à une douleur que l’on ressent dans le poignet, le coude, l’épaule ou le genou. Au début, c’est juste lorsque l’on fait un certain mouvement et, avec du repos, la douleur s’amenuise. Mais progressivement elle devient chronique et on se retrouve incapable de travailler et handicapé dans sa vie quotidienne.
Ces maladies, entièrement liées au travail et à l’augmentation des cadences, n’ont rien d’accidentel. La main ou le poignet sont extrêmement sollicités, à force de répéter le même geste sur une chaîne de montage de l’automobile ou de l’agro-alimentaire. La colonne vertébrale ne supporte plus les heures passées à trier des déchets dans les déchetteries. Le tendon d’Achille souffre de toutes les flexions imposées par le travail de manutention dans les dépôts.
Dans les usines ou les entrepôts, les travailleurs ont de moins en moins le temps de laisser reposer l’articulation qui est sollicitée au-delà de ses capacités… car, pour les actionnaires, ces temps de récupération vitaux sont une perte de profits. Des reportages sur les cadences infernales ont été faits dans les entrepôts Amazon, mais en réalité ces techniques pour une plus grande productivité n’ont rien qui leur soit spécifique. Depuis des décennies, les capitalistes de l’industrie, en particulier automobile, recherchent les moyens d’augmenter les cadences pour augmenter leurs profits. Le taylorisme, le fordisme, le toyotisme sont les noms barbares de cette cupidité. Des ingénieurs en lean management sont embauchés, avec pour feuille de route de trouver les gestes les plus efficaces en termes de productivité. Le corps doit devenir un automate effectuant uniquement les gestes définis par eux. Les temps morts et les déplacements sont supprimés pour faire des gains de productivité.
Ainsi, les milliards qui enrichissent les familles Arnault, Bettencourt, Peugeot, Mulliez, sont payés par les travailleurs en tendons, nerfs et ligaments abîmés.