Mais comme le gouvernement peine de plus en plus à recruter de nouveaux enseignants, il a ajouté une autre nouvelle prime dite d’attractivité : les stagiaires et certains débutants vont ainsi gagner au total 230 euros de plus et commenceront leur carrière avec 2 076 euros net par mois pour espérer toucher 2 500 euros après vingt ans.

Quant aux autres travailleurs des établissements scolaires, comme les assistants d’éducation (AED), ou les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), ils sont tout simplement ignorés ! Les syndicats ont unanimement rejeté le nouveau pacte proposé par le gouvernement.

Les enseignants – comme les autres catégories de travailleurs – continuent de voir leur pouvoir d’achat baisser. Le gouvernement le sait si bien qu’il leur propose de se porter volontaires pour de nouvelles tâches. Elles pourraient être rémunérées jusqu’à 375 euros mensuels mais représenteraient une surcharge de travail.

Cette proposition a tout d’un piège. Une fois volontaire, l’enseignant ne pourrait pas refuser la mission qu’on lui proposerait. Les heures supplémentaires ainsi effectuées seraient moins bien rétribuées qu’une heure supplémentaire habituelle. Et cela permettrait au gouvernement de faire semblant de régler la grave question des remplacements sans embaucher dans les établissements scolaires. Ainsi, si le professeur de mathématiques est absent pendant deux semaines, le professeur d’histoire pourra prendre ses heures pour faire de l’histoire. Autant dire que cela ne résoudra en rien la perte des heures de cours de mathématiques. En revanche, de tels dispositifs, sans augmenter leur salaire de base, vont alourdir la charge de travail des volontaires. Pourtant, d’année en année, cette charge grandit parce que les effectifs des classes augmentent, parce que les tâches s’accumulent faute de personnel et que les réformes changent les programmes.

Alors, ce pacte est bien un marché de dupes.