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Autoroute A 69 – Castres : encore une histoire de gros sous
Le projet d’autoroute entre Castres et Toulouse est dans les cartons depuis près de trente ans. Il a eu ces derniers mois le feu vert des deux préfectures concernées. Environ 5 000 personnes ont manifesté samedi 22 avril contre les conséquences d’une telle construction.
Cette manifestation s’est prolongée dans la soirée et le lendemain par des concerts, des activités, des conférences, sur un terrain privé. Annoncée comme une manifestation festive et joyeuse, elle n’en a pas moins mobilisé 900 gendarmes et CRS qui ont bouclé une zone de 15 km. Drones et hélicoptère ont survolé le secteur tout le week-end. De tranquilles villages ont vu débarquer gendarmes et motards qui bloquaient les carrefours, créant ainsi des bouchons dignes de grandes villes ! Du jamais vu ! Quant aux bâtiments des Laboratoires Pierre Fabre (le deuxième groupe pharmaceutique privé français) qui étaient sur le trajet de la manifestation, ils étaient bien gardés par des CRS postés sur les toits, et des fourgons de gendarmes ont surgi dès que des manifestants ont fait mine de secouer les clôtures.
Il faut dire qu’elle n’a rien pour elle, cette autoroute, à commencer par le racket prévu qui se monte à 8,37 euros l’aller. Quand on sait que le plus gros du trafic se situe le matin et le soir, on peut aisément deviner que ceux qui l’emprunteraient seraient les travailleurs devant aller gagner leur vie à Toulouse. Ce serait donc un budget non négligeable pour eux.
Le collectif anti-autoroute avait proposé le doublement de la nationale existante, considérant que le projet de l’A69 était un véritable gâchis en énergie humaine et matérielle et en ressources pour une distance aussi courte (53km). Et pour certaines associations de ce collectif, l’argent serait mieux placé dans le doublement de la voie ferrée Castres-Toulouse et l’augmentation du nombre de trains.
Le gâchis n’est pas pour tout le monde, puisque Atosca et Vinci se partagent le chantier, dont le coût s’élèvera autour de 500 millions d’euros. Quant à Atosca, il sera le concessionnaire exclusif et compte bien en profiter largement pendant 55 ans.
L’État, qui affirme se soucier de la préservation de la planète ou d’économies d’énergie, oublie vite ses déclarations de bonnes intentions dès qu’il s’agit d’engraisser les bétonneurs et les sociétés privées.