Logement : pénurie aggravée23/03/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/03/P13-2_Mal-logement_C_DAL.jpg.420x236_q85_box-0%2C52%2C800%2C501_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : pénurie aggravée

Alors que 4,1 millions de personnes sont mal logées ou sans logis, la construction de logements est en baisse. Les promoteurs immobiliers, qui viennent de se rassembler à Cannes, chiffrent à près de 40 % la baisse des ventes aux particuliers au dernier trimestre de l’année dernière.

Illustration - pénurie aggravée

Même quand les chiffres de la construction battaient des records, la situation était déjà critique, car la majeure partie des logements nouveaux étaient inaccessibles à celles et ceux qui en avaient besoin. Ainsi, en 2005, 410 000 logements ont été mis en chantier mais la part de logements dits sociaux les plus accessibles s’est limitée à 8,9 %, soit 36 600 logements. Depuis, l’État a mis des bâtons dans les roues à la construction de HLM, les APL ont été restreintes, si bien que les milieux populaires subissent encore plus directement les conséquences des lois du marché. Or, les prix élevés de vente des appartements, et donc également des loyers, ne suffisent plus à doper la construction privée.

En 2022, 376 200 logements ont été mis en chantier, soit 14 200 de moins qu’en 2021, et cette baisse s’accélère. « Le secteur de l’immobilier neuf s’enfonce dans une crise profonde, sans précédent », s’alarme le représentant des promoteurs immobiliers. Il pointe les difficultés d’emprunt de ceux qui voudraient acheter leur logement. En plus, ceux qui achètent habituellement des logements neufs pour placer leur argent en bénéficiant d’une aide de l’État hésitent à le faire car ils craignent que leurs locataires ne puissent plus payer leur loyer.

Avec l’aide de l’État, Nexity, Altarea-Cogedim, les filiales immobilières de Bouygues, Vinci, BNP-Paribas et autres promoteurs ont bâti des fortunes au point que, depuis les années 1990-2000, l’immobilier n’est plus qu’un secteur de la finance comme un autre, propre à toutes les spéculations, avec des conséquences néfastes. Exproprier les capitalistes de la construction et de l’immobilier pour mettre à la disposition de la population suffisamment de logements à un prix accessible, ce sera la seule façon de garantir à tous le droit de vivre décemment sous un toit.

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