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- Lutte ouvrière n°2851
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Dans les entreprises
La Redoute – Roubaix-Wattrelos : faux-semblant médiatique, vraies menaces sur l’emploi
Il y a un mois, les médias se faisaient l’écho de la distribution par l’entreprise de 100 000 euros « aux salariés actionnaires de La Redoute ».
La publicité mensongère à peine retombée, la direction a démarré une GEPP (Gestion des emplois et des parcours professionnels) et a déterminé que 155 emplois sur 1 300 seraient considérés comme fragilisés, autrement dit que la direction de La Redoute a l’intention de les supprimer.
La direction dit vouloir mettre en place « un dispositif qui permettrait aux salariés concernés de sécuriser leur transition professionnelle malgré la rupture de leur contrat ». La forme proposée est un congé de mobilité payé à 65 % du salaire brut. En bref, c’est une formation pour se retrouver à Pôle emploi, mais la direction insiste pour dire que ce serait au volontariat !
Cette annonce brutale a fait l’effet d’une douche froide et provoqué un sentiment de colère, aussi bien à Roubaix, au siège, où une cinquantaine de postes sont concernés, qu’à Quai 30 où une centaine d’emplois le seraient. Au siège, les métiers touchés sont par exemple plus de la moitié du service Communication-édition, où les travailleurs se sont pourtant adaptés depuis des années aux changements, du catalogue papier au e-commerce, puis à l’omni-canal. Un autre service serait supprimé, celui de la vente des appareils électro-ménagers. Mais les travailleurs peuvent s’adapter à faire autre chose et renforcer les équipes de collègues débordés ailleurs, dont certains sont en burn-out ! Et puis, en fait de « métier fragile », la direction prévoit de la sous-traitance au Portugal pour le service financier.
À Quai 30, alors que tous les salariés font les mêmes tâches, picking, packing, mise en bac, retours, en tournant sur les différents postes, bizarrement, sur les 96 postes concernés, 72 seraient des postes de week-end alors que les collègues des équipes semaine font le même travail. Cherchez l’erreur !
Oser proposer une formation à des travailleurs qui ont passé les 50 ans, c’est les envoyer directement au chômage longue durée. Avec sa réforme des retraites, le gouvernement voudrait faire travailler deux ans de plus, alors que les patrons veulent se débarrasser des seniors. Ils préfèrent des jeunes intérimaires corvéables à merci, dont ils se seront débarrassés quand se déclareront les maladies professionnelles !
La famille Moulin-Houzé (Les Galeries Lafayette), devenue propriétaire à 100 % de La Redoute, veut rentabiliser le milliard qu’elle a mis dans le rachat de l’entreprise. Cette riche famille bourgeoise, 31e fortune de France, utilise les mêmes méthodes que Pinault, l’ancien propriétaire : tenter de réduire au maximum les effectifs pour remonter au maximum les profits !
En 2014, les salariés de La Redoute avaient mené la lutte et obligé Pinault à verser dans une caisse, la Fiducie, 180 millions qui avaient permis la reconversion des salariés partis. Il reste 43 millions dans cette caisse. Cet argent devrait revenir aux salariés qui ont enrichi ces milliardaires, mais il faudra se battre pour l’obtenir.