Industries de l’armement : nouvelles poussées de profits23/03/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/03/P16-2_Manif_patrons_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C17%2C703%2C413_crop_detail.jpg

Dans le monde

Industries de l’armement : nouvelles poussées de profits

Après que Macron a parlé du passage à une économie de guerre, les annonces se multiplient. La relocalisation industrielle pour « garantir la sécurité » de la France et la « hisser au niveau d’une guerre de haute intensité » serait à l’ordre du jour.

Illustration - nouvelles poussées de profits

Une vingtaine de productions seraient relocalisées dans le pays à l’horizon 2025. Mais, sous prétexte de garantir la « souveraineté de la France », le véritable objectif est de verser de nouvelles subventions aux industriels, dans une filière qui ne vit que des commandes d’État. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en tournée permanente auprès des industriels du secteur, leur garantit ainsi que les 413 milliards d’euros de la loi de programmation militaire serviront à remplir les poches de leurs actionnaires. Et tant pis si ces milliards manquent aux hôpitaux ou à l’école publique !

Dans ce domaine comme dans tous les autres, le « produire français » est un mensonge, car la filière a besoin de matières premières, de milliers de pièces, entre autres électroniques, impossibles à obtenir à l’échelle nationale. L’annonce que des pièces de moteurs pour hélicoptères élaborées aux États-Unis et forgées en Angleterre seront fabriquées dans le Puy-de-Dôme est présentée comme un gage d’indépendance retrouvée. Mais le moteur en question est construit sous pavillon Safran, une multinationale dont les usines en France ne fonctionneraient pas si elles n’étaient pas intégrées dans l’économie mondiale.

En fait, l’objectif, en particulier dans les secteurs concernés, est de ranger les travailleurs derrière leur patron, au nom de la défense de la patrie. Ainsi, dans une usine de fabrication d’obus près de Bourges, déjà en 3x8, la direction envisage le passage en 5x8 et le travail le week-end, pour augmenter la production destinée à l’Ukraine.

Pour l’instant, l’ensemble de la production n’est pas militarisée, transformée en bagne où il faudrait faire silence dans les rangs. L’économie de guerre de Macron a surtout valeur propagandiste, même si pour les industriels elle prend dès à présent un aspect sonnant et trébuchant, ne serait-ce que par les profits réalisés grâce à la guerre en Ukraine.

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