À l’issue de cette journée, ils sont restés en grève à la fois contre la réforme des retraites, pour l’augmentation des salaires et pour leurs conditions de travail. « On ne veut pas se retrouver encore derrière une benne à 64 ans, voire plus avec les 43 ans de cotisations. Dans quel état on sera ? », disent-ils.

En novembre 2022 ils avaient fait grève en demandant davantage de bennes pour alléger un peu leurs tournées. Un protocole d’accord avait été obtenu, qui prévoyait les moyens demandés. Mais la direction n’a pas tenu ses engagements et, quant aux salaires qui devaient être négociés en ce début d’année, elle n’a accordé que 3,6 %, alors que les travailleurs demandaient 8 %

Pizzorno Environnement est un groupe important du déchet, coté en Bourse et qui affiche des bénéfices. Cette proposition a été ressentie comme du mépris, alors que les salaires de la profession sont déjà bas. Face à la grève la direction joue la montre, ne faisant que des propositions dérisoires, et multipliant les pressions.

Les grévistes sont déterminés, ils sont fiers d’être parmi ces éboueurs en tête du combat contre la réforme des retraites, et de recevoir à ce titre de nombreux témoignages de sympathie de la population, malgré le problème de l’amoncellement des poubelles dans plus de la moitié des quartiers de Paris. « On était applaudis quand on travaillait pendant le confinement du Covid. On est applaudis aujourd’hui parce qu’on fait grève. On peut être fiers de nous. »