49.3 ou pas, ça ne passe pas !23/03/20232023Journal/medias/journalarticle/images/2023/03/P3-2_Paris_le_15_mars_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

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49.3 ou pas, ça ne passe pas !

Incapable de trouver une majorité même parmi les députés de droite et du centre qui défendaient jusqu’à récemment la retraite à 65 ans, le gouvernement a dû se résoudre à faire adopter son projet sans vote, à l’aide du fameux 49.3.

Illustration - 49.3 ou pas,  ça ne passe pas !

« Le 49.3 n’est pas l’invention d’un dictateur », a déclaré la Première ministre Élizabeth Borne à la tribune de l’Assemblée, pour répondre à ceux qui criait au « déni de démocratie ». Cet article, qui autorise l’adoption d’une loi sans vote, à moins qu’une motion de censure soit approuvée dans les jours suivants, est en effet l’une des nombreuses dispositions constitutionnelles prévues pour aider un gouvernement en difficulté à faire passer ses décisions par-dessus la tête du Parlement... et c’est loin d’être la seule ! Mais cela montre précisément à quel point cette république prétendument démocratique l’est bien peu en réalité.

Dans cette société divisée en classes sociales, les gouvernements représentent les intérêts d’une minorité de grands patrons, de financiers et de riches privilégiés, et sont là pour servir leurs intérêts. Ils se donnent donc les moyens d’imposer des mesures dont la majorité de la population ne veut pas, et de s’attaquer aux travailleurs, à leurs droits et à leurs conditions de vie.

En ayant recours au 49.3, le gouvernement a suscité une colère bien légitime. Au-delà de l’illusion qu’un vote à l’Assemblée aurait pu changer les choses et de l’aspect institutionnel de ce geste, ceux que le projet du gouvernement révolte ont vu là le signe de son mépris. Les manifestants qui se sont rassemblés spontanément tous les jours malgré l’attitude brutale de la police, mais aussi les grèves qui se poursuivent, montrent que bien des travailleurs et des jeunes continuent de penser que ce n’est ni aux parlementaires ni aux ministres de décider de l’âge auquel un ouvrier, une caissière ou une aide-soignante peuvent partir à la retraite.

Projet de retraite par points de Macron en 2019, CPE de Fillon en 2006 ou plan Juppé en 1995 : toutes ces attaques adoptées grâce au 49.3 ont fini dans les poubelles de la république. Aujourd’hui encore, tout dépendra de la mobilisation des travailleurs.

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