Il y avait en tout entre 1,3 million de manifestants, selon la police, et 2,8, selon la CGT. Ils se comptaient par dizaines de milliers dans toutes les grandes villes, leur nombre ayant même presque doublé à Nantes et à Marseille par rapport au 19 janvier.

Les débrayages et les grèves se sont aussi multipliés. Des groupes de travailleurs du privé, de très nombreux manifestants sans appartenance syndicale, des jeunes lycéens et étudiants ont rejoint les travailleurs des transports, de la santé et de l’éducation dans les quelque 260 cortèges de tout le pays.

Encore une fois les cortèges ont été proportionnellement plus fournis dans les villes petites et moyennes, à la grande joie et surprise des participants. On a compté jusqu’à 4 000 manifestants dans une ville de 15 000 habitants, comme à Flers, dans l’Orne ! Cela indique combien le mouvement est large et mobilise bien au-delà des milieux que les centrales syndicales sont capables de toucher directement. La classe travailleuse, dans toutes ses composantes, y compris ses jeunes et ses anciens, pense que cette réforme est injuste et sent bien qu’elle participe d’une attaque généralisée contre ses conditions de vie.

Réunie le soir du 31, l’intersyndicale a maintenu son unité et réaffirmé ses objectifs : pas question de céder sur les 64 ans ni sur les 43 annuités. Deux nouvelles journées de grève et de manifestations ont été proposées, mardi 7 et samedi 11 février. Il faut en faire de nouveaux succès, approfondir encore la mobilisation et, le plus possible, faire de ce mouvement celui de tous les travailleurs décidant collectivement des voies et des moyens de poursuivre efficacement la lutte engagée.