- Accueil
- Lutte ouvrière n°2843
- RN, fariboles variées et avariées
retraites
RN, fariboles variées et avariées
Du temps où son électorat était essentiellement composé de petits patrons réactionnaires, de gendarmes et de nostalgiques des colonies, Le Pen père se prononçait pour l’exploitation des salariés jusqu’à 65 ans, et plus si affinités.
Ayant gagné du soutien dans les couches populaires, Le Pen fille a parlé quelque temps de la retraite à 60 ans. Elle est bien vite revenue dessus pour s’aligner sur le départ à 62 ans, minimum requis pour les partis désireux de gérer les affaires du grand patronat. Aujourd’hui, les porte-parole du RN se répandent pour, disent-ils, défendre contre Macron le droit à la retraite des travailleurs. Cette défense passerait par des interventions au Parlement et par la proposition d’un référendum.
La belle affaire ! Le niveau des retraites, comme celui des salaires, de l’emploi et bien d’autres choses encore, dépend du rapport de force entre le grand patronat et la classe laborieuse. Les dispositions légales ne font que sanctionner l’évolution de ce rapport de force, dans un sens ou dans l’autre. Les promesses des députés, ceux du RN comme les autres, sont donc écrites sur du vent tant que les travailleurs ne sont pas suffisamment menaçants et mobilisés pour imposer leur droit à la vie. Or le RN, par sa filiation politique, par son programme, par toutes les fibres et les fortunes de ses chefs, est attaché corps et âme à la propriété privée, au droit des patrons d’exploiter les travailleurs, au profit. Il est donc viscéralement opposé non seulement aux manifestations actuelles mais plus généralement à l’organisation des travailleurs et à leur lutte de classe consciente, c’est-à-dire à leur seule possibilité de se défendre. De plus, pour lui, il n’est évidemment pas question d’aller chercher l’argent des retraites là où il est, dans les coffres des grandes entreprises et de leurs actionnaires.
Alors, la défense des retraites par le RN a tout du couteau sans lame auquel il manque le manche ou, si l’on veut, de la simple démagogie.