PS : un fauteuil pour deux25/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2843.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

PS : un fauteuil pour deux

Après deux jours de décompte, la direction du PS a de nouveau annoncé, dimanche 22 janvier, la réélection d’Olivier Faure au poste de premier secrétaire avec un peu plus de 50 % des voix.

Son adversaire, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, refusait toujours de reconnaître sa défaite, évoquant des fraudes.

Les deux candidats et leurs partisans se divisent sur l’attitude à adopter par rapport à la Nupes et au parti de Mélenchon, La France insoumise (LFI). Après avoir longtemps été hégémonique à gauche, le PS s’est retrouvé très affaibli après le quinquennat de Hollande. Celui-ci s’est déconsidéré auprès des électeurs de gauche en menant une politique antiouvrière, notamment en s’attaquant aux droits des travailleurs avec la loi Travail et aux retraites avec la réforme Touraine. Pour tenter de regagner de l’influence, l’actuel dirigeant du PS a pris ses distances avec ces mesures, se livrant à un droit d’inventaire, comme l’avait fait Jospin vis-à-vis de la période Mitterrand. En plus de se livrer à cette pratique habituelle chez les socialistes, Faure a fait le choix de signer un accord avec LFI lors des élections législatives de juin 2022, se mettant ainsi dans la roue de Mélenchon arrivé en tête de la gauche à la présidentielle. Cela l’a amené aussi à reprendre à son compte certaines revendications, comme la retraite à 60 ans, dont il n’était plus tellement question au PS ces dernières années.

Son rival, Mayer-Rossignol, a regroupé derrière lui ceux qui jugent le discours de Mélenchon trop radical et qui pensent que le PS doit s’en démarquer, voire quitter la Nupes, et continuer à se comporter, même dans l’opposition, comme un parti de gouvernement revendiquant ouvertement une politique en faveur de la bourgeoisie. Il a ainsi réussi à rassembler la moitié du PS, recevant le soutien de Hollande, dont il se serait d’ailleurs peut-être passé, tant le discrédit de l’ancien président est grand, y compris dans son parti. « Dis moi qui te soutient, je te dirai qui tu es », n’a pas manqué de commenter Faure.

Quelle stratégie l’empor- tera à la tête du PS ? Cela compte certainement pour ses notables, qui se disputent la répartition des postes de responsabilité et des places en vue des prochaines élections. Mais il n’y a vraiment aucun enjeu pour les travailleurs. Toute l’histoire du PS, ponctuée de telles crises, a montré que, dès que la possibilité apparaît d’accéder au pouvoir, ses dirigeants se retrouvent d’accord pour gouverner ensemble contre les travailleurs, en menant la politique que la bourgeoisie attend d’eux.

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