Police : bavures en série25/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2843.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Police : bavures en série

Coup sur coup à Paris, des policiers se sont illustrés par des actes de violence, blessant et tuant. Pour l’instant, la justice ne leur reproche rien.

Dans la manifestation parisienne du 19 janvier contre la réforme des retraites, un jeune homme de 26 ans, appareil photo en main, tombé au sol dans une bousculade à proximité d’une charge policière, a été agressé par un CRS qui s’est déplacé de cinq mètres pour lui asséner un violent coup de matraque à l’entrejambe.

Le résultat est l’ablation d’un testicule. La police n’avait pourtant rien à reprocher à ce jeune homme, qu’elle n’a pas interpellé. L’affaire a tout d’une bavure policière, jusqu’à la justification avancée par Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, qui a évoqué « une séquence assez lourde pour les forces de l’ordre qui, pour certaines, étaient attaquées ». À croire que pour le ministre, ce serait une bonne raison de matraquer n’importe qui.

Trois jours plus tard, toujours dans le 11e arrondissement de la capitale, deux policiers sortis d’un véhicule ont tiré et tué de quatre balles un SDF de 49 ans qui jouait avec un chien. Dans un premier temps, les autorités ont décrit la victime comme menaçante, puis l’ont accusée d’avoir brandi une arme, qui est ensuite devenue factice dans les explications policières. Les témoins ont pourtant déclaré à la presse n’avoir rien perçu de menaçant chez cet homme, ni vu d’arme, à part bien entendu celles des policiers. Après une garde à vue, les deux meurtriers ont pourtant été laissés en liberté.

Le ministre de l’Intérieur Darmanin, qui agite en permanence le thème de l’insécurité, comme bien d’autres politiciens réactionnaires, n’a pas eu un mot pour ces deux victimes. Mais il est vrai que lorsqu’il entend parler de violences policières, il s’étouffe, comme il l’avait déclaré en 2020.

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