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Budgets militaires : gros profits et grand carnage en perspective
Le 20 janvier, lors de ses vœux aux armées, Emmanuel Macron a confirmé une augmentation importante des budgets pour l’armée, dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire couvrant la période 2024-2030.
Macron a annoncé que le temps des grands sacrifices pour la défense armée de la patrie était de retour. « Il nous faut, en tant que nation, nous transformer nous-mêmes. Être prêts à des guerres plus brutales, plus nombreuses et plus ambiguës à la fois », a-t-il déclaré devant un parterre d’officiels, d’officiers et de simples soldats, pour justifier une manne de 413 milliards d’euros dans les sept prochaines années.
Alors que le gouvernement justifie de s’attaquer aux retraites faute de financement, les milliards pleuvent pour les capitalistes de l’armement. Dans le même temps, l’hôpital public est condamné à la pénurie chronique, l’école est à la diète, les transports publics sont en déshérence. Le budget des armées, lui, va augmenter de 100 milliards d’euros par rapport à la loi de programmation militaire précédente. L’augmentation est inédite depuis les années 1960, quand de Gaulle avait lancé son programme d’armement nucléaire.
Les galonnés ne peuvent être que ravis car, depuis l’arsenal nucléaire jusqu’aux équipements du soldat de base, en passant par les missiles, les drones, les porte-avions, et même le renseignement, aucun secteur militaire n’est oublié. Les industriels de l’armement et de l’équipement des armées se frottent les mains, car les milliards seront pour eux. En avril dernier, le PDG de Dassault, Éric Trappier, avait sonné la mobilisation : « La menace est à la porte de nos frontières, il faut réagir très vite. » Le message a été reçu cinq sur cinq et les fabricants d’engins de mort français vont pouvoir toucher les dividendes sonnants et trébuchants du climat de guerre attisé depuis l’invasion de l’Ukraine par Poutine.
Entre 2017 et 2030, le budget des armées aura doublé, a fanfaronné Macron, car la France est engagée dans une course mondiale à l’armement ou au réarmement, ouverte bien avant que le premier soldat russe soit entré en Ukraine.
Ces arsenaux sans cesse perfectionnés et augmentés, en plus de ce qu’ils enlèvent à des budgets utiles à la population, sont le symptôme le plus évident des carnages et massacres à venir, dont Macron prétend qu’ils « serviront notre liberté, notre sécurité, notre prospérité et notre place dans le monde ». C’est de la liberté, de la sécurité, de la prospérité, de la place dans le monde de la bourgeoisie française que parle Macron. Il réserve aux travailleurs d’être d’abord de la chair à profit, en aidant les capitalistes en France à écraser les salaires, les allocations chômage et les pensions de retraite, et demain d’être, en plus, de la chair à canon.