Uniforme : cachez ces inégalités que je ne saurais voir19/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Uniforme : cachez ces inégalités que je ne saurais voir

Brigitte Macron a déclaré qu’elle était favorable au port de l’uniforme dans les établissements scolaires. Est-ce innocent, alors que le Rassemblement national a déposé un projet de loi pour imposer l’uniforme à l’école, sous prétexte de lutter contre les inégalités sociales ?

« J’ai porté l’uniforme comme élève : quinze ans de jupette bleu marine, pull bleu marine », a-t-elle dit. « Et je l’ai bien vécu. Cela gomme les différences, on gagne du temps – c’est chronophage de choisir comment s’habiller le matin – et de l’argent – par rapport aux marques. » C’est sûr : dans un milieu bourgeois, ne pas se préoccuper de son apparence peut être un gain de temps. Mais quand on se demande comment remplir le frigo pour nourrir ses enfants, comment acheter les fournitures scolaires, comment se chauffer, les préoccupations d’une Brigitte Macron semblent bien futiles et même complètement dérisoires.

Les inégalités se tra- duisent dans les faits. Si les lycées généraux de centre-ville rassemblent des catégories plus aisées, les lycées professionnels concentrent les milieux les plus populaires. En Seine-Saint-Denis par exemple, dans ces lycées défavorisés, les bâtiments sont vétustes, mal chauffés, à l’instar du lycée Voillaume à Aulnay-Sous-Bois ou de Paul-Éluard à Saint-Denis où il fait 14° dans les salles. Alors, que changerait le port de l’uniforme ? Certainement pas à avoir plus chaud ! Il ne servira même pas le moins du monde à gommer les inégalités sociales qui se voient et se manifestent quel que soit le déguisement.

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