Nanoparticules : mégafraudes et nanocontroles19/01/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/01/2842.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nanoparticules : mégafraudes et nanocontroles

D’après une enquête de l’association Avicenn, sur 23 produits du quotidien testés en laboratoire, 20 contiennent des nanoparticules non étiquetées et parfois mêmes interdites. L’étude cite le lait pour enfants Guigoz, le spray L’Oréal pour couvrir les cheveux blancs, la pâte à tarte feuilletée Herta, etc.

Les nanoparticules, communément appelées « nanos », sont des substances microscopiques de plus en plus utilisées dans l’industrie. Certaines ont parfois des propriétés réellement utiles, par exemple rendre plus performantes les crèmes solaires, les peintures, les verres de lunettes, etc. Mais parfois leur utilité est beaucoup moins nette, si ce n’est celle de maximiser les profits, comme les nanos de dioxyde de titane pour faire briller les bonbons !

Les risques pour la santé des travailleurs qui manipulent ces nanos et pour celle des consommateurs sont mal connus. En effet il existe très peu d’enquêtes sérieuses car, d’une façon générale, les États et les autorités européennes ne se précipitent pas pour financer des études qui pourraient mettre en cause les groupes capitalistes. Les travailleurs, les premiers concernés, n’ont pas leur mot à dire sur l’utilisation de ces nanos. Et quand ils ont des informations, c’est par des enquêtes non officielles. Ainsi, des chercheurs ont montré les effets cancérigènes et allergènes de certaines nanos, voire leur impact sur la fertilité et le système nerveux.

Devant l’émotion et l’inquiétude légitime, les autorités européennes ont fait mine de se préoccuper du problème, en interdisant, il y a quelques années, certaines nanos et en obligeant les patrons à indiquer leur présence sur les étiquettes dans les produits cosmétiques, alimentaires et biocides.

Cette réglementation est restée lettre morte, comme le montre cette étude d’Avicenn. Les capitalistes savent en effet qu’ils n’ont pas grand-chose à craindre des États comme des institutions européennes.

Pour protéger leur santé comme celle de la population, les travailleurs ne peuvent donc compter que sur eux-mêmes et sur le fait qu’ils font tout tourner. Et la première des choses qu’ils devront imposer, c’est l’abolition du secret commercial et industriel. Cela leur permettrait de contrôler sérieusement ce qui se fait dans les entreprises et de rendre publiques les fraudes dont ils ont connaissance, sans risquer d’être licenciés.

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