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Livret A : A...spiration de l’épargne populaire
Le taux d’intérêt du livret A passera à 3 % le 1er février, contre 2 % actuellement, mais à la place des 3,3 % initialement prévus. Le gouvernement continue à voler les classes populaires en faisant que le taux de ce livret soit largement inférieur à l’inflation.
Cette différence de 0,3 % peut sembler faible, mais sur un encours total de près de 500 milliards d’euros, cela représente 1,5 milliard d’euros d’économies aux dépens des épargnants. Et si on rapporte le taux du livret A à l’augmentation des prix, estimée à 6 % en ce moment, la différence est de 3 %. Pour une épargne de 1 500 euros, cela représente 45 euros perdus sur une année.
Le gouvernement Macron n’en est pas à sa première limitation des intérêts perçus par les détenteurs d’un livret A : il avait déjà modifié la formule du taux du livret en février 2020, de façon à le faire décrocher du taux officiel d’inflation.
S’il s’agit d’appauvrir les épargnants des classes populaires, leur épargne doit également rester une source de profits pour les banques. En effet, 40 % de l’encours total des livrets A sont mis à la disposition des banques, qui s’en servent pour prêter ou spéculer. Le gouvernement, en maintenant un taux bas, leur permet de peu payer pour l’utilisation de cette manne à profits. Le ministre de l’Économie, Le Maire, le dit à sa manière lorsqu’il justifie son choix de limiter le taux à 3 %. Il parle d’assurer un « équilibre » entre rémunérer les épargnants et « protéger les emprunteurs et les investisseurs ». En fait d’équilibre, il s’agit d’un vol des épargnes ; et de protéger les investisseurs, autrement dit de leur faire des cadeaux.
De leur côté, les 60 % de l’encours qui ne vont pas aux banques reviennent à la Caisse des dépôts et consignations, qui en prête une partie aux organismes HLM à des taux préférentiels. Le livret A permet ainsi de financer en partie la construction de logements pour les classes populaires.
Enfin, la limitation de la hausse du taux s’explique aussi par la volonté explicite du gouvernement de rendre le livret A moins intéressant, afin que les travailleurs dépensent ou dirigent leurs économies vers les placements spéculatifs proposés par des fonds de pension et autres compagnies d’assurance. Une autre façon de leur faire des cadeaux.