Polyclinique Montier la Celle : grève pour les salaires14/12/20222022Journal/medias/journalarticle/images/2022/12/P14-1_Montier_La_Celle_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Polyclinique Montier la Celle : grève pour les salaires

Le personnel de la polyclinique de Saint-André-les-Vergers, près de Troyes, dans l’Aube, a fait grève dans sa grande majorité du mercredi 7 au vendredi 9 décembre. Pendant ces trois jours, un piquet dynamique de plusieurs dizaines de grévistes se tenait à l’entrée, ou manifestait autour de la polyclinique.

Illustration - grève pour les salaires

L’ensemble du personnel des blocs opératoires, les brancardiers, aides-soignantes, agents administratifs et d’entretien, infirmières, ont cessé le travail pendant que beaucoup, au volontariat, voire à tour de rôle, assuraient une permanence des soins dans les services d’hospitalisation. Cela a provoqué l’arrêt du bloc, le report des opérations chirurgicales.

À la polyclinique Montier la Celle, comme dans tous les services de santé du pays, dans le privé comme dans le public, la surcharge de travail, les emplois du temps bouleversés, le manque criant de personnel, viennent s’ajouter aux salaires insuffisants.

Lorsque la direction de la polyclinique a annoncé ses propositions, l’écœurement et la colère se sont répandus dans tous les services. Les mesures salariales 2022 se traduisaient par une augmentation du salaire de 50 euros brut pour les petits coefficients, de 3,5 % pour les autres, et par une augmentation de la prime de technicité pour le personnel infirmier de 67 euros en hospitalisation et de 163 euros au bloc. S’y ajoutait une prime dite de partage de la valeur de 470 euros net pour tout le personnel.

Cette augmentation de salaire bien insuffisante, et cette hausse de la prime seulement pour les infirmières, ne sont pas passées. Cette prime discrétionnaire a particulièrement choqué. D’abord parce que les primes ne représentent pas une réelle augmentation de salaire, mais surtout parce que celle-là visait à privilégier une seule catégorie, alors que tout le monde a besoin d’une augmentation. Tout cela était inacceptable même si la directrice mettait en avant des « efforts financiers significatifs » pour un établissement « frappé de plein fouet, comme tout un chacun, par la forte inflation ». Ici, comme dans tout le groupe Elsan, les profits des actionnaires passent avant les conditions de travail et de salaire des travailleurs, et la prise en charge des patients.

Le préavis de grève national déposé par la CGT pour le mercredi 7 décembre pour le groupe Elsan est arrivé à point nommé. Le personnel s’est retrouvé nombreux devant l’entrée de Montier la Celle, malgré le froid, demandant une augmentation de salaire de 6 % et la transformation de la prime de fin d’année en un treizième mois pour tous. Pour la première fois, toutes les catégories de personnel se sont retrouvées à déposer une unique revendication à la direction, derrière les banderoles « En grève », « On travaille, ils profitent, on s’arrête » et « Ne perdons pas notre vie à la gagner ». La directrice n’acceptant qu’une maigre augmentation supplémentaire d’un demi point d’indice, la grève a continué le lendemain et même le surlendemain. Médecins et chirurgiens se sont même réunis pour soutenir le mouvement.

Le 9 décembre après-midi, les grévistes ont décidé la fin de la grève sur la promesse de la directrice de reprendre des négociations la semaine suivante. Il reste que, pendant trois jours, tous les personnels de la clinique, solidaires autour d’une unique revendication, tous services confondus, ont eu l’occasion de discuter, de décider tous ensemble, et ce n’est pas fini.

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