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Leur société
Quartiers populaires : la pauvreté s’aggrave
Face à la hausse des prix de l’énergie, « toutes les entreprises seront aidées », a dit le ministre de l’Économie, promettant des milliards d’euros pour les patrons. Mais il n’y aura pas de cadeaux dans les quartiers dits sensibles, gérés par des bailleurs sociaux.
Ces organismes, publics ou privés, doivent proposer des logements à loyer modéré aux familles à faible revenu. Mais, si les loyers sont relativement encadrés, ils restent une importante dépense, surtout en ces temps de chômage et de précarité. Et les charges sont bien moins encadrées. L’énergie et l’eau étant de plus en plus chères, les bailleurs sociaux se rabattent sur les locataires.
Dans le Nord, on en a eu trois exemples. À Maubeuge, dans le quartier des Provinces françaises géré par le bailleur Partenord, les locataires ont reçu des factures de régularisation de chauffage ahurissantes. Des gens au RSA doivent 2 000 euros. Certaines factures atteignent 2 500 euros, beaucoup sont à plus de 1 000 euros. Comme le disent les habitants : « nous ne paierons pas. D’ailleurs, nous ne pouvons pas payer ! »
À Douai, à la résidence Gayant gérée par Norévie, chaque année, quand le froid revient, les factures enflent aussi, mais le chauffage ne revient pas dans les mêmes conditions dans tous les appartements. Certains sont chauffés à 16 °, d’autres à 22 °. À quoi cela est-il dû ? Dalkia, le prestataire chauffage, reconnaît depuis des années un problème d’équilibrage… le même, jamais résolu.
À Sin-le-Noble, près de Douai, les factures de régularisation de chauffage de Norévie atteignent les mêmes chiffres qu’à Maubeuge, mais depuis 2020 ! Conséquence, des locataires ont disparu, partis sans laisser d’adresse pour fuir les rappels et les huissiers. Fait aggravant, Norévie a clairement annoncé qu’il voulait détruire des immeubles où un incendie a tué une famille. Plus aucun entretien, des appartements vidés et interdits, des relogements sommaires, voilà ce qu’il s’ensuit. Récemment, six familles sur six étages, privées de toilettes, ont téléphoné à Norévie pendant trois jours sans succès. Il leur a fallu se déplacer au siège du bailleur et y montrer leur colère pour qu’une équipe soit envoyée.
Dans bien des quartiers populaires, la pauvreté s’aggrave et l’exaspération s’y ajoute.