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- Lutte ouvrière n°2825
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Dans les entreprises
Stellantis PSA – Sochaux : suppressions d’emplois et compactage des locaux
La direction de PSA a supprimé des milliers d’emplois dans toutes les usines du groupe. Celle de Sochaux, fondée en 1912, ne compte plus que 6 200 salariés aujourd’hui contre 40 000 en 1975. Pour faire encore plus de profits, une profonde réorganisation de l’usine va être achevée.
Ces dix dernières années, la production a été, en moyenne, de 360 000 véhicules par an et, malgré des effectifs bien moindres, elle prévoit d’en produire 400 000. Il y a cinq ans, la direction a engagé une restructuration de l’usine. Des deux chaînes d’assemblage, il n’en reste qu’une, qui occupe 2,5 fois moins de surface. C’est autant de gagné sur les frais de chauffage, d’électricité, mais pas seulement. Pour reclasser les ouvriers PSA de la ligne d’assemblage supprimée, elle a repris des activités confiées à ISS et Geodis qui ont supprimé un tiers de leurs effectifs.
Pas moins de 44 hectares du site ont été revendus à la communauté de communes PMA (Pays de Montbéliard Agglomération). Une bonne affaire pour PSA, qui a empoché 11,5 millions d’euros d’argent public, gavé de subventions de toutes parts, mais c’est autant de moins pour ce qui est utile à la population : écoles et services publics dépendant des collectivités locales.
La construction d’un transstockeur, une tour de 25 mètres pour le stockage de pièces (volants, rétroviseurs, etc.), inspirée des entrepôts automatisés d’Amazon, va supprimer 20 % des postes en logistique. Après avoir liquidé massivement des emplois dans les ateliers, c’est la ligne hiérarchique qui est maintenant visée : fini les moniteurs, les RU (responsables d’unité) et les RG (responsables de groupe), il n’y a plus que des « Teamleaders », et des « Supervisors » : des moniteurs et RU se retrouvent en poste sur chaîne et des RU sont fortement incités à quitter l’usine. Personne n’est à l’abri de la rapacité du groupe PSA, aujourd’hui Stellantis. Dans les ateliers, bas salaires, conditions de travail et rythmes de travail de plus en plus saccadés, et la précarité qui se généralise, suscitent un profond mécontentement.
Voilà en partie comment, malgré une baisse des ventes de voitures, Stellantis a explosé ses bénéfices. Au premier semestre, Stellantis a gagné 8 milliards d’euros. Divisés par les 281 595 salariés du groupe, cela fait 4 735 euros de profits, par salarié et par mois ! De quoi se dire que revendiquer 400 euros d’augmentation mensuelle et un salaire minimum de 2 000 euros, c’est au fond bien modeste…